Par Elisa Wittische et Narjis Boussaïd
Le 05/10/2021 à 17:48
Jusqu’au 10 octobre 2021, le Brésil s’invite à Woippy en périphérie de Metz. La salle Saint-Exupéry est métamorphosée en une forêt tropicale pour la 19e édition du festival de l’Écologie et de la Nature. Cette année la commune mise sur un point essentiel : la volonté de sensibiliser les plus jeunes.
Le Christ Rédempteur, des plantes hautes de 3 m et quelques drapeaux verts et jaunes brandis dans la salle des fêtes Saint-Exupéry donnent le ton de cette nouvelle édition du Festival de l’Écologie. Cette année, direction l’Amazonie pour un dépaysement assuré.
Pour y parvenir, les organisateurs n’ont pas lésiné : projections, animations, espaces verts ou encore conférences autour de l’exotisme. Un thème qui tient à coeur à Régis Marchal, conseiller municipal en charge du festival : « L’Amazonie, c’est le poumon de la planète. Avec les incendies qui ont eu lieu, c’est important d’en parler. » , explique-t-il.
Plus d’une trentaine d’employés et de bénévoles issus de différentes associations ont été mobilisés afin de transformer le lieu en une jungle amazonienne. Une réussite au service de valeurs mises en avant depuis la première édition, parmi lesquelles la transmission aux nouvelles générations, enjeu central du festival.
De Woippy à Rio
Les yeux écarquillés et les oreilles grandes ouvertes, les enfants sont nombreux ce mardi 5 octobre, qui enchaînent ateliers, dégustation de miel et découvertes d’espèces en tout genre. Des espèces étonnantes et pourtant présentes en pays messin, où étangs et lacs regorgent d’une biodiversité riche. Cela est d’ailleurs loin d‘être le fruit du hasard : les régions du monde mises en avant chaque année sont choisies pour leurs caractéristiques communes à la nôtre. Les milieux humides et tropicaux sont privilégiés, propices aux espèces végétales ou animales existantes dans le Grand Est.
Ainsi, qu’on se le dise : quarante-et-une espèce d’orchidées sauvages prolifèrent sur les sols calcaires lorrains.
« Non, les orchidées ne poussent pas exclusivement à l’autre bout du monde ! », s’exclame Alain Iemfre, président de l’association Faune et Flore Aquatique de Lorraine. Association partenaire du festival depuis six ans dont la principale mission est de mettre en avant l’environnement local en proposant de nouvelles découvertes, adaptées à tous les publics, chaque année.
Parmi les visiteurs présents, Jean-Louis Bianchin, président de « la semaine de la biodiversité de Marly », souligne lui aussi l’importance de la sensibilisation des plus jeunes à l’écologie. « Les enfants de cette nouvelle génération ne sortent plus. Ils confondent les cigognes avec des aigles au long bec. », soupire t-il.
Un projet pédagogique et écologique
Vainqueurs incontestables au « curiosimètre » : les piranhas pour les garçons et les fleurs pour les filles. Autant d’invités du festival qui ne sont pourtant pas tous venus du bout du monde, car en effet, les plantes exposées au public sont cultivées au sein même de la serre pédagogique locale, à quelques pas de la salle Saint-Exupéry, au cœur de même de Woippy.
Sur les sept cent végétaux qui trônent fièrement dans la salle, seulement vingt-cinq sont venus du Brésil, pour un budget de 11 500 €. Moins d’un tiers du budget global de ce festival unique qui a respecté ou presque les valeurs qu’il prône chaque année. Un festival de l’écologie… écolo donc.
Cela, malgré quelques petits points à améliorer comme des flyers dont le papier n’est pas recyclé ou la présence de bouteilles d’eau en plastique.
Un défi réussi pour les acteurs du projet : faire découvrir le Brésil à travers la biodiversité locale.