Dans le cadre de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, le Réseau de lutte contre les violences conjugales, de Nancy Couronne, a présenté mercredi à 20h la projection du film argentin “Refugiado”, suivie d’un débat animé par des professionnels du domaine.
Le long-métrage, plusieurs fois reconnu à l’international, montre le regard d’un enfant dont sa mère est victime de violences conjugales, la menace que cela implique pour sa sécurité et le traumatisme qui demeure.
L’événement, à entrée libre, avait comme but de sensibiliser le public face à cette problématique et de montrer que celle-ci affecte une partie importante de la société. “118 femmes et 13 enfants meurent en France à cause de la violence familiale” a indiqué Valérie Jurin, Présidente du Centre d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles de Meurthe-et-Moselle. Avant la projection du film, elle a aussi précisé qu’en 2014, le numéro téléphonique pour dénoncer des violences faites aux femmes a reçu 1041 appels depuis la Lorraine.
Suite à la projection de “Refugiado”, un débat a eu lieu, animé par six professionnelles : Nathalie Aussedat, juriste ; Jeanne Meyer, médecin ; Martine Huot-Marchand, pédiatre ; Estelle Poterlot, éducatrice spécialisée ; Louise Dacqui, psychologue et Catherine Bernard, conseillère conjugale et familiale.
“En moyenne, il faut sept allers-retours avant qu’une femme quitte son conjoint définitivement, à cause de violences” a expliqué Catherine Bernard, conseillère conjugale et familiale. Cette indécision est due à la perte d’autonomie, d’estime et de confiance en soi, subie par les femmes dans ce genre de situations. Ce cas est souvent le même, mais chaque expérience d’autonomie renforce la confiance de celles qui tentent d’abandonner un conjoint violent.
Entre autres réflexions des professionnelles et du public, l’enfant face à la violence entre ses parents a été un des sujets les plus abordés. “Il faut qu’on soit conscients que la violence familiale provoque des traumatismes toxiques pour les enfants et que cela affecte de manière grave leur développement”, a expliqué Martine Huot-Marchand. “Derrière chaque femme frappée, il y a aussi un enfant frappé” a-t-elle souligné.