Le jeudi 22 septembre 2016, des dessinateurs, le rédacteur en chef et l’archiviste de la revue Fluide Glacial étaient à Metz. A l’occasion de Préambule, le festival de rentrée de l’Université de Lorraine, Yan Lindingre, Romain Dutreix et Gérard Viry-Babel ont répondu aux questions des journalistes de Radio Campus Lorraine. Les thèmes de cette conférence, ouverte au public, étaient l’histoire de cette revue et la façon dont le magazine s’en sort aujourd’hui.
Fluide Glacial est un magazine de bandes-dessinées qui a vu le jour dans les années 70. A ce moment-là, le monde de la BD adultes explose ! Les revues Pilote et l’Echo des Savanes mettent à l’honneur la bande-dessinée pour adultes. Ces magazines laissent une grande liberté à leurs dessinateurs. Et leurs gestions laissent un peu à désirer…
C’est alors que Fluide Glacial naît. D’une rencontre fortuite entre un comptable et un dessinateur, la revue mensuelle est tenue à la baguette. Certains auteurs connaissent toute l’histoire de la revue car ils y travaillent depuis le début. « Fluide, ce n’est pas que du cul, c’est toujours du second degré ! », explique le rédacteur en chef actuel Yan Lindingre. Depuis qu’il occupe cette fonction, le quadragénaire s’emploie à faire bouger les lignes. Il essaye de faire venir des nouveaux dessinateurs.
Savoir allier humour et dessin
La force de Fluide, c’est traiter l’actualité avec humour. Mais c’est un art difficile à manier « et on ne fait pas de l’actu chaude », argumente le rédacteur en chef. Les dessins sont toujours vérifiés avant d’être publiés. Vient enfin l’histoire de l’humour français, « un humour qui mêle plusieurs humours européens », relate l’archiviste de la bande, Gérard Viry-Babel.
« Etre dessinateur c’est comme être moine »
Une réponse inattendue à la question d’un des journalistes de Radio Campus Lorraine « Expliquez-nous votre vie de dessinateur de BD ? ». Une manière pour le dessinateur Romain Dutreix de dire que le monde de la bande-dessinée n’est pas un monde de strass et de paillettes. Il y a d’abord la phase de scénario, « la plus importante », selon le dessinateur. Une phase réflexive où l’artiste va réfléchir à chacun de ses traits, chacun de ses gags, chacune de ses bulles. La création est indispensable pour ces acharnés de l’humour. Et puis cette phase permet aussi de déterminer les outils qui vont être utilisés.
« Certains n’arrivent pas à se mettre à la couleur », détaille l’archiviste. Mais le magazine doit évoluer pour trouver de nouveaux lecteurs. Sinon, le mensuel, aujourd’hui sans publicité va finir par s’éteindre. Sa force ? Parler de lui même, de la vie dans la rédaction, ainsi « on invite le lecteur à se joindre à nous lors du bouclage », affirme le rédacteur en chef. Une manière de fidéliser des lecteurs vieillissants et donc de moins en moins présents pour le magazine.
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Mais pourquoi le magazine s’appelle Fluide Glacial ?
Le magazine s’appelle comme un objet de farce et attrape vendu dans les années 70. Il s’agissait d’une bombe d’air froid qu’on vaporisait sur un siège et la personne qui s’asseyait avec les fesses au frais. « Le magazine aurait pu s’appeler coussin péteur ou boite à meuh », sourit Gérard Viry-Babel.