La bande dessinée sort de sa bulle ! Enquêtes, reportages et actualités prennent corps en BD dans la nouvelle revue Topo, lancée en septembre dernier. Un nouveau genre journalistique qui a déjà fait ses preuves et n’en est pas à ses débuts.
Topo, nouveau venu
Dessine moi l’actu. 144 pages d’actualité sous la forme de BD, avec des styles graphiques variées et des sujets décortiqués en profondeur font de Topo la nouvelle vedette du 9ème art. On retrouve les questions telles-que « Pourquoi Obama n’a pas réussi à interdire les armes ? » ou « Youtube, une usine à fric? ». Le bi-mensuel s’obstine à éviter les redits des grands médias d’informations. À destination d’un public jeune, l’actu se conte (autrement) à travers grilles, bulles et couleurs !
Au fil des pages, le lecteur s’étonne de l’entente cordiale qui règne entre bande dessinée et journalisme. L’actualité, au préalable hiérarchisée et décortiquée, se mêle aux petites oeuvres d’arts réalisées avec talent. L’équipe de la revue a réuni journalistes et dessinateurs autour de ce même projet. Les pages résultent d’une coproduction entre ces deux corps de métiers, qui prennent la plume dans ces travaux de reportages, d’enquêtes ou de chroniques.
Illustration : Charlotte Bresler
La BD, outil pour informer
Topo prend son temps. À l’opposé d’un journalisme d’agence où rapidité est le maître mot, Topo fait figure de slow média. Dans ce quotidien agité par les soubresauts de l’actualité, lignes et bulles se dessinent lentement. Une prise de recul censée redonner du sens à l’information. À base de décryptage, la revue s’attarde à comprendre le monde de manière à le restituer au mieux en usant les codes du dessin.
« Rendre l’actualité accessible à tous, et surtout aux jeunes, pour qui il peut parfois être difficile d’interpréter correctement leur langage ou leurs codes parfois complexes » voilà l’objectif premier de Topo. La BD connue pour son appartenance à la culture populaire et sa simplicité ludique, est un support de choix. Le récit graphique restaure les détails d’une situation avec sensibilité et laisse tout de même une place à l’imagination. Les pages de Topo accompagnent le lecteur vers des sujets pour lesquels il ne sent pas spontanément attiré.
Camille Bresler