La fin de la zone bleue avenue Louis-de-Débonnaire touche en premier lieu les sportifs adhérents aux différents clubs résidents des Arènes de Metz. Parmi eux, des athlètes aux ambitions internationales.
Une dizaine d’enfants répètent leur gamme dans le grand gymnase des Arènes de Metz. Quelques parents les observent dans un coin de la salle, le visage fermé. Le projet du futur parking payant avenue Louis-de-Débonnaire est sur toutes les lèvres. Une préoccupation qui révèle la grande inquiétude des adhérents des associations sportives des Arènes. « Ça va être difficile », avoue Laurence, mère d’une jeune athlète de Metz Gym. « Ma fille s’entraîne très régulièrement, 5 à 6 fois par semaine. A chaque fois que je l’emmène, il va falloir que je paie. Mieux ! Quand je vais venir la récupérer, il va falloir payer à nouveau. C’est un budget trop important ».
Le budget stationnement serait multiplié par deux selon Frédéric Agazzi, président de Metz Judo. Le porte-parole des 32 associations sportives résidentes aux Arènes poursuit : « Pour les familles cela revient à doubler le coût de la pratique, de 140 euros à 300 euros. C’est une catastrophe ! » Un constat que Philippe Petit, président de Budokaï Metz, appuie : « Les adhérents n’ont pas les moyens. Un euro pour une heure de parking, c’est énorme, c’est un budget de 250 euros par mois. La mairie ne se rend pas compte ».
« S’entraîner très régulièrement, ça va devenir un problème »
L’inquiétude est d’autant plus vive que certains adhérents nourrissent de grandes ambitions sportives. Ainsi, à 9 ans, Lilou, la fille de Laurence, rêve d’or. « Elle a des objectifs très compétitifs en vue des championnats de France élite. Il est très important pour elle de s’entraîner très régulièrement. Or, ça va devenir un problème », explique sa mère. Les Jeux Olympiques de Paris 2024 sont d’ores et déjà cochés dans son calendrier. Et il serait dommage que cet objectif soit compromis par un parking payant.
Pour l’instant, le tatami des Arènes reste très fréquenté. A l’évocation de la problématique du parking payant, une judokate pousse un long soupir : » Ah oui, cette fichue histoire… ». Taylor King, athlète Luxembourgeoise de 25 ans, est licenciée à Metz Judo depuis 2014. Vainqueur de deux tournois internationaux, elle a pour objectif la qualification pour les Jeux Olympiques de Tokyo en 2020. Cette espoir est fatigué de l' »histoire du parking » : « C’est le sujet de discussion numéro un, personne n’est épargné ». Depuis septembre, le club a perdu 20% d’adhérents… Voir filer sa reine du judo serait un échec.
Une partie des adhérents, incluant des athlètes de haut-niveau, est partie s’entraîner à Forbach. Une perte en grande partie due au stationnement payant annoncé aux abords du complexe. « La vie des clubs continue malgré tout », souligne Frédéric Agazzi, « Mais pour combien de temps ? Nous avons besoin d’un équilibre ». Le 18 octobre dernier, le collectif des associations sportives des Arènes de Metz (CASAM) organisait une rencontre avec Guy Cambianica, adjoint au maire en charge de la Mobilité et du Stationnement. Philippe Petit et Damien Portolino, coprésidents du CASAM, ont tenté de faire valoir leurs arguments. Sans résultat. La mairie a promis d’apporter des réponses aux parents et sportifs avant la fin de l’année.