De moins en moins de jeunes se préoccupent de leur passé. Vendredi 9 Février au centre socioculturel de Metz-Magny, la section locale du Souvenir Français organisait son assemblée générale. L’occasion pour l’association de présenter la nouvelle présidente du comité jeune : Julie Weiss.
Le Souvenir Français est une association d’utilité publique qui sert à conserver la mémoire de celles et ceux qui sont tombé.e.s pour la France, l’entretien de leurs tombes et des monuments patriotiques. Elle entend également transmettre le flambeau du devoir de mémoire aux générations futures. Dans le Grand Est, le Souvenir Français compte plus de 21 000 adhérents. Mais il faut le souligner, lors de cette assemblée générale, très peu de jeunes étaient présents… Les guerres passées perdent de plus en plus de leur impact. Les anciens s’en vont, et c’est désormais à leurs petits-enfants d’en porter le souvenir. Mais cela ne les intéresse pas forcément. Comme le répète Jacques Mondon, délégué général du Souvenir Français pour la Moselle : « On doit réfléchir à un nouveau devoir de mémoire, qui doit rassembler la nation. »
Moderniser la mémoire
Comme nombre d’autres structures, l’association s’appuie de plus en plus vers le numérique pour toucher un public plus jeune et plus large. Grâce à la géolocalisation par exemple. Lorsqu’une tombe est en déshérence (la famille ne prête plus attention au défunt mort pour la France), le Souvenir Français créé un dossier et entretien la tombe. Par la suite, il est possible de numériser les informations du soldat, et de les retranscrire numériquement. Ainsi, les possesseurs de tablette ou de smartphone peuvent prendre connaissance de l’histoire d’un soldat simplement en s’approchant de sa tombe : régiment, parcours, batailles auxquelles il a participé…
En juin, les élèves de Magny partiront pendant trois jours à la découverte de la Normandie, des plages du Débarquement, de ses bunkers… Chaque année, ils viennent également chanter devant les monuments aux morts à l’occasion de cérémonies commémoratives. En Moselle, l’association de mémoire intervient tous les deux jours auprès d’élèves, au sein des établissements scolaires, pour leur expliquer ce qu’est le Souvenir Français et leur parler du devoir de mémoire…
C’est la mission que Julie Weiss tente de mener à bien. Cette année, la jeune femme, âgée de 31 ans, est devenue présidente du comité jeune du Souvenir Français de Magny, « une grande fierté [pour elle] ». Elle a des idées plein la tête ! « Mon grand-père m’a mis sur les rails du Souvenir. Depuis que je suis née, je suis dedans. J’étais la plus jeune porte-drapeau de France du Souvenir Français. Puis je me suis engagée dans l’armée, c’était pour moi logique. Le but aujourd’hui est la transmission de ces valeurs, et de ce vécu. Les anciens ne sont plus là pour en parler ou se font très rare », explique Julie. Le comité jeune du Souvenir Français de Magny a été créé en 1999, il a connu des hauts et des bas. L’année dernière, il ne comptait plus que deux adhérents. Mais Julie a fait grossir ces rangs. Le comité compte désormais 6 personnes. Grâce à cette petite équipe, elle souhaite « motiver les jeunes à garder le devoir de mémoire. Mon but premier est d’aller dans les écoles primaires. », explique la jeune femme.
Le comité des jeunes needs you !
Lors de cette assemblée, de nombreux discours ont été prononcés. De belles paroles, mais qui peuvent ennuyer le jeune public. Julie l’a bien compris : « Je ne veux pas rester dans la rengaine du blabla ! ». La jeune présidente compte bien rendre le devoir de mémoire plus pédagogique et plus « fun » pour les enfants et adolescents.
« Il nous faut des jeunes motivés qui sachent que l’Histoire de notre pays a fait de nous ce que nous sommes aujourd’hui. C’est important que les jeunes connaissent leur passé, et l’histoire de leurs grands-parents. Malheureusement, les jeunes ne s’y intéressent pas assez. Si demain on ne fait rien, tout le monde aura oublié. Mais j’ai espoir ! », explique confiante Julie. Elle a raison car de nouvelles têtes apparaissent dans les rangs, comme Jay, 14 ans. L’adolescent a adhéré il y a peu et s’est vu offrir un joli cadeau de bienvenue : il va devenir porte-drapeau de la section. « J’étais déjà venu voir le Souvenir Français lors des cérémonies du 11 novembre, et comme ça m’a plu, j’ai décidé de ‘m’inscrire. C’est une grande fierté pour moi d’être porte-drapeau. » Le garçon compte bien faire appel à quelque copains pour montrer que les jeunes ont encore ce devoir de mémoire en eux.