A l’occasion d’Halloween, l’Office de Tourisme de Nancy a organisé des visites guidées peu ordinaires. Pendant une heure et demie, la Vieille Ville se découvre au gré d’histoires vraies liées à Halloween. Une vingtaine de personnes, de tout âge, s’est réunie ce samedi 20 octobre pour la première visite.

 

La Porte de la Craffe et ses 2 tours – Crédit : Barbara Paul-Foos

Tous réunis autour d’un guide, sorti tout droit des années 1900 avec son costume et son chapeau haut de forme, le public est à l’écoute. Le ton est donné : “Nancy est construit sur un immense cimetière, ne l’oubliez pas”. La visite débute Porte de la Craffe. Un passage que nombreux empruntent souvent sans forcément y prêter attention.

Visiter des lieux insolites

C’est l’occasion d’entrer dans les deux imposantes tours, d’anciennes prisons. Les visiteurs impatients descendent les escaliers étroits en colimaçon, une première pour beaucoup d’entre eux. Les vieilles pierres rouges, les plumes de pigeons sur le sol, les toiles d’araignées, tout est réuni pour se projeter des siècles en arrière. La lumière sombre accentue l’histoire de la Lasnière que le guide conte dans cette étroite cellule. C’est là que celle qui était considérée comme une sorcière fut donc condamnée et torturée. Le conteur précise “la Lasnière s’est donné la mort ici, dans cette cellule de la prison de la Craffe, en se projetant contre les murs de pierre tout autour de vous”. Ce qui suscite un “Oh…” général de stupeur.

Les autres cellules présentent également des traces d’ancienne vie : inscriptions sur les murs, cheminées décorées, barreaux abîmés aux fenêtres. Avec plusieurs cellules visitées, le thème de la torture et de la sorcellerie en Lorraine est donc abordé et permet de s’imaginer les scènes de vie du 16ème au 19ème siècle.

 

Inscriptions sur les murs des cellules, escaliers pour y accéder – Crédit : Barbara Paul-Foos

Pourquoi cette petite porte à côté de l’entrée principale du Palais Ducal ? Ce slogan pour l’ASNL ? La “ rue du Maure qui trompe” ? Le Nain Jaune ? Ces incendies au château de Lunéville ? Et des lanternes en citrouilles à Halloween ?

C’est en sillonnant les ruelles pavées, sous le coucher du soleil, que le guide répond à toutes ces questions. Les contes plus ou moins sordides s’enchaînent. Il fait nuit, le groupe se resserre pour ne pas que l’un de ses membres se retrouve seul dans ces rues coupe-gorge avec ces histoires en tête. Les quelques enfants tout comme les adultes sont captivés et de plus en plus curieux.

Palais des Ducs de Lorraine – Crédit : Barbara Paul-Foos

Alors que la visite se termine place Stanislas, la lune éclaire l’imposante statue de Stanislas et la voix envoûtante du guide continue de raconter la vie de la ville de Nancy et les légendes d’Halloween. Concluant avec l’histoire irlandaise de Jack à la lanterne, le guide avertit : “Soyez prudents le 31 octobre, vous pourrez voir une lueur à un mètre du sol, c’est Jack qui erre entre l’enfer et le paradis”. Un blanc, puis les visiteurs l’applaudissent.

Les discussions se font ensuite par petits groupes où les réactions à chauds varient. Tous trouvent que “c’est un bon moyen pour découvrir la ville et ses monuments”. Certains sont “impressionnés que ce soit des histoires vraies”. D’autres constatent plutôt “l’aisance et la capacité du guide à nous conter ces histoires”. Le plus inattendu était la réaction d’un jeune enfant, tenace face aux histoires. Il interpelle le guide mais celui-ci lui répond par un simple “Fais de beaux rêves...”.

 

“L’envie de raconter des histoires et pas juste de guider”

Romain Lunardi est le guide-conférencier à l’origine de ces visites insolites. En se basant sur des histoires vraies écrites par l’historien Christian Pfister, il souhaite “conter” ces histoires. Pour lui, “halloween est l’occasion de faire comme les Simpsons c’est-à-dire sortir du cadre classique et faire des séries d’histoires tristes, effrayantes et attendrissantes, toutes liées à la ville de Nancy”.

Les visites sont victimes de leur succès puisque neuf dates affichent déjà complet. Il faut rester attentif si de nouvelles dates apparaissent pour découvrir le patrimoine de Nancy autrement.