Une chaîne Youtube messine vulgarise la science-fiction dans les locaux de Bliida. NEXUS VI, c’est un groupe de cinéphiles dirigé par le Captain. Portrait d’un projet avant-gardiste.
Le XXIIIe siècle est là et grâce à une faille temporelle nous avons pu monter à bord du NEXUS VI. Son leader nous explique l’envers du décor d’une chaîne Youtube qui sort des standards. Un space opéra des plus réels.
Qui sont-ils ?
Le vaisseau spatial de contrebande Nexus, c’est avant tout un hommage à Blade Runner, pour le Captain « c’est le meilleur film de l’histoire de l’humanité ! ». Le vaisseau compte un équipage soudé, composé d’une dizaine de personnes comme Slexno à la réalisation et au montage, Cyril à la production, Thomas ingénieur du son, Romain aux effets spéciaux ou encore Lucie, la maquilleuse. Un groupe arrivé sur la plateforme bien avant son effervescence, c’est en 2014 qu’ils remettent le pied à l’étrier en ouvrant cette nouvelle chaîne de science-fiction.
Une idée du Captain qui souhaitait faire part de son avis sur le film Prometheus vu deux ans auparavant, « je l’avais détesté et j’avais envie de partager les arguments que j’avais jamais vu ailleurs » confie t-il. Le choix de la science-fiction leur est venu instantanément, « je suis passionné depuis l’âge de 12 ans et je ne trouvais pas de chaîne spécialisé ». Une chaîne qui veut parler de la science-fiction dans toute sa diversité aussi bien littérature, que jeux vidéo et cinéma.
L’équipage dans sa globalité :
Derrière Youtube
Si leurs épisodes fictions sont inventés de toute pièces, qu’en est-il des critiques ? « C’est avant tout mon analyse personnelle, je n’ai pas de sources particulières ». Néanmoins, le Captain précise que pour les épisodes sur la prélogique Star Wars ou encore Predator récemment, il s’est déjà appuyé sur un argument dont il avait eu l’idée. « Je cite pas mal Yannick Dara dans Predator, critique que j’adore, sans lui, il n’y aurait jamais eu Nexus VI. Il m’a beaucoup aidé sur le cinéma, les clés, les codes, mais en source pure analyse, il n’y a que moi. » Pour le Captain, ce projet c’est avant tout son « bébé »: « J’essaye de ne pas me polluer avec d’autres avis pour rester dans mon ressenti quitte à me tromper, au moins c’est honnête. »
Cet équipage fait ce qui lui plaît avant tout et ne se demande pas ce qui « marche » sur la plateforme : « Le peintre va pas interroger 1 000 personnes sur comment tu veux qu’elle soit ma peinture. C’est pareil, je fais ma vidéo quitte à ce que ça ne plaise pas du tout. C’est comme au cinéma, je préfère que le réalisateur fasse un film mauvais mais honnête. « Une vision d’auteur mise en avant et un besoin de toujours apporter quelque chose au public. Nexus VI fait partie de ces chaînes qui se risquent aux vidéos longs formats de 25 minutes. « Je ferais pas des pastilles de 4 minutes directes en sortant du cinéma, jamais je ferais ça ».
Youtube boude la qualité ?
Pour ce groupe qui prône la qualité avant la quantité, il n’y a pas de secrets. Sur Youtube, il faut d’abord faire de la qualité pour se démarquer et faire des collaborations pour se montrer. Mais avant de les faire, il faut d’abord un projet qui tient la route, « je ne suis pas pour faire des collaborations juste pour dire qu’on en fait, on veut proposer du vrai contenu. » Les collaborations sont par ailleurs une occasion de visibilité pour la chaîne : « Si les youtubeurs parlent de toi, c’est ce qui marche. C’est Antoine Daniel, qui nous a donné de la visibilité en premier puis après grâce au Fossoyeur de Film, Dirty Biology, etc. »
Mais cette chaîne ne compte pourtant que 158 000 abonnés contre des millions pour les podcasts. « Ça c’est un échec. Je considère qu’on devrait en avoir encore beaucoup plus, quand Star Wars c’est des millions d’entrées. En fait, on ne touche pas la majorité des jeunes 8/18 ans, c’est seulement 3% de mes abonnés, 90% du reste c’est 18-45 et en majorité 25 ans. » Leur financement participatif mis en place dans l’optique de réaliser d’autres épisodes a atteint plus de 90 000 €, de quoi apaiser le leader du groupe. « Le plus important, c’est d’avoir une vraie communauté et c’est le cas. »
Les questions insolites au Captain Nexus >
Mélina Le Corre