A l’occasion du premier festival du film sur la transition écologique Ma planète, au cinéma le Klub de Metz. Il a été question de Youtube et d’environnement, ce nouveau moyen de faire passer un message fort, rencontre avec ces vidéastes engagés.
Internet, en tant que pays, serait le sixième plus gros pollueur de la planète. Mais pourtant, c’est devenu le canal indispensable de communication aujourd’hui. Ces trois Youtubeurs l’ont bien compris. Félicien Boagerts du Biais Vert, Matthieu Duméry de Professeur feuillage et Florian de la chaîne Mamytwink étaient présents pour parler environnement et nature. Mais surtout pour porter les messages qu’ils passent au travers de leurs vidéos.
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Professeur Feuillage
Matthieu Duméry et Lenie Cherino sont les deux visages de la chaîne Youtube Professeur Feuillage à 115 000 abonnées. Ils essayent avec un humour un peu trash de vulgariser l’écologie sans être alarmiste. « Toute la journée, on brasse des infos flippantes et stressantes. C’est un savant dosage entre l’humour et l’info qu’on donne, qui n’est pas toujours facile à avoir » explique t-il. Pour Matthieu Duméry Youtube n’est qu’une plateforme de diffusion pour leurs messages, il ne se considère pas Youtubeur. Mais alors parler écologie quand le public de Youtube est de 8 à 18 ans, est-ce simple ? Pour lui, la chaîne ne vise pas particulièrement une tranche d’âge malgré le public plus jeune de Youtube, « on vise surtout ceux qui ne sont pas encore dans les rangs de j’en ai quelque chose à foutre de la planète, on veut sortir de l’entre soi et arrêter de prêcher des convaincus ». Une moyenne d’âge de 24 ans pour leur chaîne, confirme toutefois que ces sujets intéressent moins les plus jeunes. Dans la salle, la théorie se confirme, plus de la moitié à largement au-dessus de la majorité. Une chaîne Youtube qui a pour but d’être diffusée à la télévision, mais avant ça, il sera bientôt question de « greenweb » en partenariat avec la fondation GoodPlanet, sur l’impact environnemental d’internet.
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Le Biais Vert
Une chaîne Belge cette fois-ci, qui parle d’environnement avec poésie. Elle n’a pourtant que 5 300 abonnés, là encore l’écologie n’est pas à la mode chez Youtube. Une organisation avant tout collaborative, qui vient à la base d’un besoin de sensibiliser. Mais encore une fois, la recette de la sensibilisation ne suffit pas, l’humour se mêle au jeu pour se faire remarquer, toujours dans le même but : toucher un public jeune et le plus large possible. « L’urgence elle est là, on veut faire basculer l’opinion publique dans une obsession pour l’environnement le climat » expliquent-ils. Pour eux, ce n’est pas seulement grâce à leurs chaînes que le changement opère, « il faut que celles qui font des tutos MakeUp parlent d’environnement, par exemple Abdel en vrai touche beaucoup de jeunes et il parle d’environnement ! ». D’un point de vue journalistique, ces vidéastes proposent depuis deux mois le J-terre « l’info des vivants qui veulent le rester », avec des personnalités telles que Elise Lucet, pour parler informations environnementales.
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Mamytwink, la nature autrement
Florian alias Mamytwink, ce messin fait aussi partie du festival. Mais ce vidéaste ne parle pas d’écologie avant toute chose mais de nature et d’aventure. Lui, compte bientôt un million d’abonnés. Avant Youtubeur jeux vidéos, il est désormais l’un des Youtubeurs français les plus connus en exploration. Aujourd’hui, sa voix compte aussi, son public jeune lui permet de transmettre la beauté de la nature et la nécessité de la préserver.
Ils ont une audience moindre contrairement à un Norman ou un Cyprien, cela ne les empêche pas de développer des projets communs à l’image d’Il est encore temps qui a initié les marches pour le climat. Mais aussi On est prêt ! qui rassemble des vidéastes français et belges autour d’un objectif commun : faire bouger les choses ensemble sans faire culpabiliser. L’occasion de capter l’audience des Youtubeurs français célèbres comme Natoo. Sur Youtube, Les vidéos à l’autre bout de la planète font sensation, pour dévoiler les dégâts du réchauffement climatique ou encore inciter à la préservation de l’environnement, Léa Camilleri avec ces bracelets Treez ou encore le Grand JD en partenariat avec la télévision suisse. Ils alertent sur cette « fin du monde » dont tout le monde s’en fout (référence à la chaîne « et tout le monde s’en fout »).
Le Corre Mélina / Crédit photo Une : Rémy Chanteloup
Propos recueillis par Rémy Chanteloup