Au sein de la Métropole messine, 75% des cyclistes ne se sentent pas en sécurité selon une récente enquête. Un chiffre édifiant, qui rappelle que durant longtemps, les vélos n’étaient pas les bienvenus dans la ville. La faute notamment à une politique locale ne favorisant pas le transport à deux roues.
Klaxonnements d’un Mettis place de la République car il n’est pas sur la bonne voie. Pluie d’insultes d’un automobiliste envers un cycliste rue d’Asfeld. Ces scènes-là sont nombreuses à Metz. Les deux roues ne trouvent toujours pas leur place au sein de la ville. 90% d’entre eux estiment qu’il n’y a pas assez de pistes cyclables selon une enquête de Metz Métropole datant de 2017.
Metz le mauvais élève
La Lorraine est à la traine. La Fédération française des usagers de la bicyclette a enquêté sur la qualité de la mobilité cycliste dans les grandes villes du pays. Metz obtient la timide note de D, tandis que Nancy dégringole avec un F. Loin, très loin derrière le voisin strasbourgeois qui obtient la meilleure note nationale avec un B.
Ce grand écart peut notamment s’expliquer par les politiques locales propres à chaque ville. En 2005, Jean-Marie Rausch, alors maire de Metz depuis 34 ans, interdisait le vélo dans les rues piétonnes. Selon Edmond Nagel, membre de l’association « Metz à Vélo » c’est une évidence, le retard en termes de mobilité cycliste était donc dû à l’ancien maire et à sa gestion de la ville. « Il était contre les vélos » affirme-t-il.
« Qu’on accepte le vélo en ville »
Cycliste régulier, Edmond Nagel reconnait se faire parfois peur sur son vélo. « Les piétons ne remarquent pas les cyclistes, les automobilistes ne savent pas les règles en place. Moi je roule sur le trottoir car la rue est trop dangereuse. Nous les cyclistes souhaiterions surtout plus de sécurité ».
Peu de pistes cyclables, une signalétique trouble, le vélo ne fait toujours pas pleinement parti du paysage messin. Mais les choses changent petit à petit sous le mandat de Dominique Gros, maire actuel de la ville, et cycliste régulier. D’ici 2020 Metz et sa métropole se sont engagés à rajouter 90 kilomètres supplémentaires de pistes cyclables au réseau déjà en place. « Une ville verte et une ville qui attire » avait d’ailleurs dit l’homme politique il y a quelques mois lors du G7 sur l’environnement qui se tenait à Metz.
Les axes d’améliorations restent tout de même nombreux. « Déjà il faut faire de nombreux travaux car l’infrastructure de la ville ne s’y prête pas. II faut ensuite changer les mœurs, qu’on accepte le vélo en ville » atteste Edmond Nagel.
Il est probable que la place du transport vert sera l’un des enjeux importants des prochaines municipales, qui verront un nouveau maire prendre les rennes, et si possible le guidon de Metz en mars prochain.