Le Festival de l’Ecologie de Woippy se terminait ce dimanche 13 octobre. Au milieu de sa faune éphémère, la salle Saint-Exupéry a vu passer les discours sur l’écologie et l’importance d’une « prise de conscience ».
Une tradition de 17 ans d’âge. Pendant la semaine du Festival de l’Ecologie de Woippy, conférences, expositions et animations ont offert une tribune à de nombreuses personnalités. Une occasion d’exprimer les inquiétudes sur les questions environnementales. Mais aussi de sensibiliser le grand public, selon les organisateurs. L’événement se targue d’ailleurs de nombreuses organisations et associations, présentes pour faire découvrir leurs fonctionnements et leurs actions concrètes sur le terrain.
L’écologie, le débat incontournable
Actions écologistes de plus en plus fréquentes, de plus en plus visibles, intérêt des Français de plus en plus marqué : selon un sondage Harris Interactive réalisé cet été, 72% des Français indiquent avoir accru leur intérêt pour les enjeux écologiques au cours des derniers mois. Une tendance qui se ressent singulièrement, chaque année, pendant le festival. Entre 12 000 et 15 000 personnes ont assisté à l’événement en 2018, contre 8 000 lors de sa création en 2002. Selon Olivier Harmand, organisateur et directeur du service Espaces verts de la ville de Woippy, la majorité des festivaliers sont des scolaires. Certes, mais il y a aussi de nombreux curieux. Kévin Ngandou, Zambien venu en tourisme dans le nord-est de la France, apprécie la beauté des paysages africains reconstitués. « On a entendu parler du festival par le bouche-à-oreille. Nous ne sommes pas déçus, se réjouit le visiteur, une coupe de champagne à la main. Les décors sont très réussis et nous sommes bien accueillis »
Tout est en effet pensé au millimètre : une salle entièrement aménagée et une inauguration aux petits fours du terroir. L’occasion de présenter plusieurs stands d’expositions autour de la biodiversité et notamment des espèces de grenouilles, de fourmis ou de lézards, bien gardées dans leurs vivariums. L’objectif affiché est clair : sensibiliser les gens aux questions de préservation.
La préservation, une question « globale »
A l’occasion de l’ouverture du festival, une conférence regroupant les instigateurs de l’événement, a accueilli Jean-François Clervoy, astronaute à l’Agence spatiale européenne. Pour « prendre de la hauteur » et « du recul » rien de mieux. Il y a 20 ans, il avait pu observer notre planète de très haut. Une « expérience sensorielle de globalité ». François Grosdidier, sénateur de la Moselle et cofondateur du Festival, le souligne lui-même. Cette « élévation » nous permet de prendre la mesure de la tâche à accomplir. Mais au-delà de ces sages paroles, il faut que chacun passe à l’action. Pour éviter de se « replier sur des horizons plus étroits ». Le festival montre l’exemple et peut se prévaloir de nombreuses collaborations avec des associations de niveau régional. Notamment la FFAL (Faune et Flore Aquatique de Lorraine) ou le Conservatoire d’espaces naturels. Avec la présence d’autres associations, un peu moins influentes, comme le CSFL (Centre de Sauvegarde de la Faune Lorraine). Cette dernière, créée en 2016 et basée à Valleroy (54), se charge de soigner des animaux sauvages blessés, malades ou orphelins.
A discours global, action locale
Au sein des associations, la préoccupation est avant tout de préserver les espaces naturels de Lorraine. Pour Cédric Bouzendorffer, trésorier du CENL, « tout espace naturel abrite de la vie. C’est pour la protéger ». qu’il est important d’agir. L’association basée à Sarrebourg organise pour cela des missions. Coordonnées par des équipes de scientifiques, elles permettent de mieux connaître et gérer les espaces naturels.
Pour Alexandre Portmann, l’un des trois salariés du CSFL, l’association de sauvegarde de la faune sauvage, l’événement est aussi un moyen de promouvoir l’action à (encore) plus petite échelle. Une stratégie qui semble porter ses fruits. Depuis 2016, le nombre d’animaux sauvages recueillis à Valleroy augmente à mesure que la structure fait parler d’elle. « Aujourd’hui, nous avons 2 295 animaux en pension chez nous par an, et on a de plus en plus de gens qui viennent nous voir, constate le capacitaire. Mais c’est un boulot à plein temps, nous avons beaucoup d’animaux pour peu de soignants « . Et le problème semble récurrent. Depuis sa création, l’association peine à obtenir suffisamment de subventions. Au sein de certaines collectivités, le décalage entre discours politiques et investissements réels reste un frein au développement actions écologiques localisées.