Désigné en 2016 pour remplacer le maire démissionnaire, Rémy Dick a lancé sa première campagne aux municipales de Florange ce jeudi 28 novembre.
Plus jeune maire de France, Rémy Dick n’a pourtant rien à envier à ses aînés. Dans une brasserie comble à côté de la mairie de Florange, il a énoncé son bilan de première investiture, sa parfois difficile ascension de maire et ses promesses pour la suite.
Le contact facile
On ne refait pas le portrait du « jeune loup », tiré par tous les médias nationaux. Sur une petite estrade cernée de monde, il commence par ironiser sur ses premiers pas en tant que maire d’alors 22 ans: « Par moment, je ne vous le cache pas, je me suis senti jeune […] Le costume de maire est extrêmement large ». On le comprend bien. Pourtant, en trois ans de mandat, « l’idée folle d’un maire jeune » semble avoir conquis une partie des habitants de Florange. Charmés par ses blagues adroites et son regard rieur, proches, partisans et curieux enchaînent les « oh-ah » approbateurs.
Une popularité qui s’est construite au fil du temps. Il explique d’ailleurs l’avoir utilisé, ce temps, pour « aller à la rencontre des gens ». Le temps de se prendre d’amour pour la ville qui l’a élu, et de renoncer à passer le concours de l’ENA. Son adjoint Alain Heyer n’a tout de même pas hésité à rappeler sa « prise de risque » sur les sujets sensibles. Une « poigne » pour reprendre la belle, mais stagnante Florange en main.
Gérer la ville « comme une entreprise »
Son goût de « start-up nation », il ne le cache pas. Bien au contraire. Pour une « Florange en mouvement », le slogan de sa campagne, le maire « dynamique » affilié LR entend « remobiliser les acteurs » pour « faire des petites choses qui changent le quotidien ». A la pelle, il énonce les cas de la permanence sans rendez-vous, du projet de marché du dimanche qui n’avait pas pris, du calendrier d’activités pour retraités, ou encore de la création de « Bettange plage ». Pour rester (ou mettre) à la page, il évoque aussi la création des Facebook Lives hebdomadaires. Ceux-ci consistent en une rencontre à distance entre acteurs politiques et habitants. Une proximité sur les actions qui permet, pour sûr, de « gérer la ville comme une entreprise ».
A commencer par le centre-ville. Gros point de ses promesses de campagne: octroyer à Florange un urbanisme digne de celui des villes voisines, Terville ou Fameck en bouche. Là-dessus, il estime que l’ancien centre des hauts fourneaux d’Arcelor est « en retard » et que davantage de « cohérence » dans le placement des institutions permettrait d’attirer commerçants et médicaux. Un projet de taille, qui accompagne diverses rénovations de rues et d’emplacements importants.
« Je ne vais pas vous promettre une montagne, ou un lac à Florange »
Sur ces sujets, le diplômé de Science Po rappelle les faits accomplis. Outre diverses rénovations, il y a la destruction techniquement illégale de la maison des coiffeurs, transformée en squat encombrant depuis plusieurs années, ou la démolition presque totale du tunnel de Daspich, jugé inesthétique et dangereux. Ces problématiques s’ajoutent à un besoin, pour lui, de refonder une grande partie de la ville. Tout en gardant la tête froide: « Je ne vais pas vous promettre la montagne, ou un lac à Florange ».
Des ambitions qu’il conviendra de garder, d’autant plus que le maire sortant n’est pas le seul profil qui se démarque. Cette élection, il affrontera Seyyd-Mohamed Baka, un autre candidat de moins de 30 ans, affilié LREM et soutenu par le député Brahim Hammouche. Celui-ci semble déjà avoir opté pour les balles réelles: lors de son lancement de campagne, il a toisé la « recherche de légitimité » du maire sortant, qui avait été désigné plus qu’élu après la démission de Michel Decker. Autre nom (presque) original : la candidate Michel Bey, soutenue par l’ex-maire socialiste Philippe Tarillon, affirme son indépendance tout en partageant « les mêmes valeurs et une même vision » que son aîné.