S’envoler pour les Jeux Olympiques de Tokyo en 2020, voici l’un des objectifs de Madeleine Larcheron. À seulement 13 ans, la skateuse de Labenne (Landes) est actuellement en bonne position pour participer à la première olympiade intégrant le skateboard. Portrait d’une jeune passionnée, qui a déjà tout l’air d’une grande.
Une fois rentrée des cours, Madeleine a pris l’habitude de troquer son sac à dos et ses cahiers contre son skateboard depuis trois ans. « J’ai commencé à skater avec mes voisines sur le trottoir, pour m’amuser puis un skatepark a ouvert près de chez moi et je ne me suis plus jamais arrêté ». À tel point qu’elle fait partie désormais de l’élite mondiale du park féminin à 13 ans. Une fierté pour sa maman, qui la soutient dans tout ce qu’elle entreprend.
Même si la plupart des compétitions se déroulent durant l’été, la jeune fille est tout de même contrainte de s’absenter à de nombreuses reprises. « Depuis la rentrée, j’ai eu une compétition par mois donc j’ai pas mal raté les cours. En ce moment, c’est plutôt calme. Ça reprend au dernier trimestre. » Une vie d’athlète intense, qu’elle doit partager avec les cours au collège. « Quand je dois m’absenter pour des compétitions, j’ai des amis qui prennent les cours pour moi. C’est un peu chaud pour rattraper au début mais après c’est bon », témoigne Madeleine.
Objectif Tokyo 2020
Les compétitions, Madeleine les enchaîne avec succès se plaçant actuellement 23e du classement qualificatif aux Jeux Olympiques de park féminin. Avec une limite de 20 participantes et de trois quotas par nation pour chaque épreuve, la jeune skateuse française est en réalité 15e provisoire. Ce qui fait d’elle une potentielle qualifiée pour les JO. D’autres jeunes adolescentes telles que Misugu Okamoto (1ère) ou Sky Brown (3e) espèrent également s’envoler pour le Japon et obtenir une médaille. Le chemin reste malgré tout encore long puisque le classement définitif ne sera connu que fin juin 2020.
Lorsque la jeune fille a commencé le skateboard, jamais elle ne s’imaginait aller jusqu’aux portes des Jeux Olympiques. Une possibilité qu’elle commence à toucher du bout des doigts. « Je prends comme ça vient. Quand j’ai commencé les compétitions, je ne savais pas ce que ça donnerait, je ne savais même pas si j’allais aimer. Mais ça se passe bien et c’est génial de tous se retrouver à chaque fois. »
« Quand on skate, c’est tous ensemble. »
Comme le rappelle Madeleine, « ce sport ce n’est pas seulement des tricks (NB : des figures), mais ce sont les amis avec qui tu les fais avant tout. » Au fil des années, cette dernière a noué de solides liens avec d’autres skateurs lors des différentes compétitions. Évoluer au contact d’autres passionnés, souvent plus âgés, lui permet de progresser considérablement. « Tous mes amis sont des skateurs. On retrouve toujours les mêmes personnes, il y a une bonne ambiance, tout le monde est content de se voir. »
Une communauté qui reste néanmoins largement masculine. Évoluer dans ce milieu et casser les stéréotypes ne fait pas peur à la jeune skateuse. « Je ne me suis jamais dit que j’étais une fille avec des garçons. Quand on skate, c’est tous ensemble. Mes amis ne sont pas différents avec moi. » Madeleine peut compter sur le soutien de ses pairs, qui la motivent et lui prouvent qu’il est possible d’y arriver. « Il y en a beaucoup qui m’inspirent, aussi bien des filles que des garçons. »
Pour la suite de son parcours, la jeune fille garde tout de même les pieds sur Terre. Le skate reste avant tout une passion pour elle. « Je ne sais pas encore ce que je souhaite faire après l’école. Je veux continuer à faire du skateboard et si je peux en faire mon métier, c’est génial. Mais je ne suis pas fermée aux autres éventualités. Faire des études d’art me plairait également beaucoup. »
Prochaine échéance pour Madeleine : l’épreuve qualificative de Lima, au Pérou, du 16 au 22 mars, où elle espère obtenir des points supplémentaires.
Charlène Dosio & Téva Vermel