Deux versions des faits, deux camps sous tension, mais surtout des milliers d’humains pris en otage entre deux frontières.
Près de 3000 réfugiés sont bloqués depuis plusieurs jours, par un temps glacial, entre la frontière biélorusse et polonaise. La crispation est palpable, l’Union Européenne accuse le président biélorusse Loukachenko d’avoir délibérément organisé cette crise en vue de déstabiliser l’UE comme vengeance à de précédentes sanctions.
Le monde divisé
Varsovie a annoncé lundi soir la construction d’un mur sur sa frontière biélorusse, une solution « honteuse » dénonce Olivier Faure sur LCI. Ce n’est pas l’avis du gouvernement français. La France « n’a pas de leçons à donner » à la Pologne a annoncé le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal. Il a ainsi reprécisé la solidarité de la France avec la Pologne confrontée à cet afflux de migrants.
Les États-Unis en coordination avec l’Union Européenne disent préparer de nouvelles sanctions contre ces actes « inhumains ». Loukachenko assure vouloir éviter une « confrontation » et s’indigne également des militaires polonais prenant place le long de la frontière : « Je ne vois pas pourquoi on déploie des avions, des hélicoptères et des chars contre des réfugiés ».
Entre espoir et résignation
C’est aux alentours de 11h ce matin que les tensions ont empiré. Les forces de sécurité polonaises ont fait usage de leur gaz lacrymogène et de canons à eau contre les réfugiés qui leur lançaient des pierres. Moscou s’est alors insurgé, jugeant inacceptable ce recours à la force. La situation s’envenime. Une heure plus tard un communiqué de la police biélorusse tombe : un policier polonais a été grièvement blessé à la tête par une pierre jetée par un réfugié.
Ces quelques 3000 réfugiés sont actuellement bloqués dans des conditions de plus en plus difficiles. Étant même contraints de dormir sous des températures négatives. La Croix-Rouge biélorusse a indiqué leur avoir livré 3 tonnes d’aide. Mais les conditions de traitement de ces réfugiés restent inhumaines. En attendant devant la frontière barbelée, entre espoir et résignation.