Une nouvelle audience a lieu ce mercredi 17 novembre devant le juge des référés. Le 20 septembre dernier, le permis de construire de la piscine d’entrainement d’Aubervilliers avait été suspendu. Ce centre aquatique, s’il est construit, sera utilisé lors des Jeux Olympiques de Paris 2024.
Le bassin d’entrainement d’Aubervilliers pour les JO de Paris 2024 verra-t-il le jour ? Le 26 juin 2024 devait marquer la date limite de livraison. La cour administrative d’appel a mis un coup de frein à sa construction en septembre dernier. La piscine devait être construite sur des jardins d’ouvriers dans cette ville de Seine-Saint-Denis.
Des jardiniers indignés
Ces jardins s’étendent sur 2,5 hectares. Ils devraient perdre 4 000 mètres carrés selon le projet initial de 33 millions d’euros. Face à la potentielle destruction de leurs terrains, deux associations et trois jardiniers ont occupé les lieux pour empêcher le début des travaux. Évacués par les forces de l’ordre quinze jours après, ils ont saisi en urgence la cour administrative d’appel via un référé suspension.
La défense de l’environnement en première ligne
Le samedi précédant la première audience, une manifestation avait rassemblé environ 300 personnes pour protester contre le projet d’aménagement. Même si le Grand Paris Aménagement a relogé la majorité des jardiniers, les motifs de reproche sont nombreux. Des écologistes estiment que cette construction risque de gentrifier le quartier. Les règles d’urbanisme, comme la compensation du nombre d’arbres abattus, ne sont pas toutes respectées. Pour 67 arbres détruits, seuls 47 seront replantés. L’avocat des requérants, Pierre Heddi, soutient la « rupture du corridor écologique » dans une période d’urgence climatique.
La suspension du permis de construire contestée
La suspension du permis est intervenue le 20 septembre. Les travaux avaient déjà détruit les parcelles concernées. Mais des « doutes sérieux sur la légalité » du permis de construire ont incité la cour à le suspendre. La maire l’aurait déposé de manière irrégulière. Mais la zone était déjà artificialisée d’après les défenseurs du projet. Philippe Peynet, représentant de la ville d’Aubervilliers, s’oppose à la décision : « Ce n’est pas le centre nautique qui va fondamentalement dégrader la situation« . La construction permettrait aussi d’apprendre la natation aux jeunes avec une infrastructure sportive dont la ville était jusque là dépourvue. 60 % des enfants du département ne savent en effet pas nager à leur entrée en sixième d’après La Voix Du Nord.
Le procès qui se tiendra demain viendra confirmer ou annuler la suspension du permis de construire. Dolorès Mijatovic, membre du collectif de défense des jardins, a déclaré à France Bleu Paris : « On espère que le jugement qui va venir va complétement annuler le chantier. »