Après un été compliqué, à cause de blessures, Alexandre Karolak est revenu en grande pompe au cours du début de saison. Grâce à la montée historique des Canonniers, en conclusion d’une belle année de compétition, le basketteur messin est de retour, en pleine forme, en Nationale 1, un niveau qu’il connaît bien.
A la fin d’un entraînement « tranquille », Alexandre Karolak, rejoint les vestiaires du gymnase Frescaty. Il rentre, s’assoit sur les deux lattes en bois du banc, avant de lancer : « Ils ne sont pas très conforts. Mais au moins nous pouvons venir nous entraîner quand nous voulons dans cette salle. » Sur son visage, aucun signe ni de sueur, ni de fatigue. Sa coiffure châtaine n’a pas bougé. Pourtant, ce 3 décembre au matin, l’arrière d’1m90, s’est donné durant toute la séance, avec le sérieux qui le caractérise.
Cette forme, il la doit à un été de travail intense pour revenir d’une période plutôt compliquée sur le plan personnel. « J’ai subi deux opérations en 3 jours en fin de saison. Rééduquer un membre ce n’est déjà pas facile. Mais deux membres encore moins, se remémore-t-il. Je ne pouvais pas trop charger le haut ni le bas du corps. J’ai bien été accompagné par Sophie, notre préparatrice physique. »
L’enfant de Metz
En janvier, une rupture du tendon d’Achille l’avait éloigné des terrains, pendant quelques mois. Alexandre était revenu sur les terrains pour disputer les Play-offs – séries de matchs qui détermine quel club monte en division supérieure. « Ce n’était pas facile de revenir au sein d’une équipe qui tourne bien. Je me suis mis au service du groupe pour apporter au maximum », témoigne-t-il le sourire aux lèvres. Durant cette fin de saison, les Canonniers de Metz sont montés en 3e division française (NM1), niveau qu’ils n’avaient jamais connu auparavant.
Un exploit d’une saveur particulière pour un enfant de la ville comme lui. Dès ses 5 ans, il rejoint l’ASPTT Metz Basket. Il quittera ce club dix années plus tard, pour rejoindre Nancy. En 2020, alors qu’il attendait son premier enfant, Alexandre Karolak revient aux sources « pour rejoindre un projet sportif ambitieux, obtenir un contrat long et gagner en stabilité personnelle », en intégrant l’effectif des Canonniers.
Malheureusement, le joueur de 29 ans a vécu les dernières rencontres de cette montée inédite depuis le banc. « En juin, je me suis de nouveau blessé, mais cette fois-ci à l’épaule. J’avais besoin de changer d’air. Heureusement, mon ancien préparateur physique de Champagne Basket – club qu’il a connu chez les jeunes et à ses débuts en professionnel – était là. J’ai passé deux semaines à Reims, qui m’ont permis de revenir en forme. J’ai repris la compétition en Octobre grâce à la confiance et soutien du coach et de mes coéquipiers. »
Un retour remarquable et remarqué
Il n’est pas forcément le leader vocal de son équipe, mais Alexandre Karolak aime donner l’exemple par son comportement sur le terrain. Son adresse derrière la ligne à trois points et son agressivité quand il attaque le panier, lui ont permis d’atteindre 15 points par match de moyenne cette année. Le 6 décembre, lors de la défaite contre Le Havre, il a de nouveau inscrit 15 points. Une régularité qui le place à nouveau au rang de meilleur marqueur des Canonniers, titre que le Messin avait déjà brigué en 2023. « Je suis revenu à fond, plein d’envie de bien faire. C’est plutôt réussi, même si je voudrais que ce soit encore mieux. Maintenant, il faut que les résultats collectifs suivent. Parce qu’à chaque fois que Moselle TV retransmet nos matchs, on perd », s’esclaffe-t-il. Quand on lui demande ce qui lui a permis de se maintenir en forme, « l’entraînement invisible ». Ce que le public et le staff ne voient pas. Manger sainement, s’exercer avec des séances supplémentaires, prendre soin de son corps et de sa tête.
Un maître du management
Alexandre prend match après match, et même entrainement après entrainement. Il reste tourné vers l’avenir et ne regrette pas ses choix, qu’ils soient bons ou non. Une dizaine d’années après ses débuts en professionnel, le natif de Metz, a décidé de reprendre ses études, pour préparer au mieux sa retraite sportive. « Ça arrive vite ! J’anticipe pour pouvoir faire quelque chose qui me plaît. J’ai repris mon Master de Management général online en deuxième année, à l’EM Lyon. Cela m’aide aussi à penser à autre chose que le basket et à avoir un bon équilibre. »
Sa curiosité et son professionnalisme le poussent à travailler sur son futur. Mais certains joueurs ne sont pas aussi prévoyants que lui. « Il y en a beaucoup qui ne savent pas vers quoi se tourner après le basket. Nous ne sommes pas vraiment accompagnés, même dans les clubs au plus haut niveau », se désole-t-il. Bien qu’il ne finira pas sa vie dans le basket, pour l’instant Alexandre Karolak s’attèle à continuer à prendre du plaisir dans ce qu’il aime : jouer des matchs, étudier et prendre soin de sa famille.
Ses objectifs pour la fin de la saison ? Prolonger son contrat, la bonne ambiance dans l’équipe et ses performances individuelles pour atteindre le but des Canonniers : assurer le maintien en Nationale masculine 1.
