A moins de cent jours du premier tour de l’élection présidentielle, François Hollande était en Lorraine, mardi 17 janvier pour la troisième fois en six mois. A Metz, dans les salons de l’hôtel de ville, il a rencontré ses supporters messins.
« On m’a dit qu’il y avait une petite réception mais là c’est presque un meeting », plaisante d’entrée de jeu le candidat socialiste à la présidence de la République. A l’invitation de Dominique Gros, maire de Metz, François Hollande a achevé sa journée marathon dans le grand salon de l’hôtel de ville. La prise de parole ne devait durer que cinq à dix minutes à cause du retard mais le candidat est en campagne et décide de rester : « Tant pis pour mon train, je rentrerai en voiture. Je suis mieux avec vous ». La salle applaudit, lui scande des « François président » qui l’amusent. Devant les trois cents personnes présentes, Hollande commence son discours, avant tout axé sur les reproches faits à Nicolas Sarkozy.
Pas de promesse à Gandrange
François Hollande évoque sa visite de l’après-midi sur le site de Gandrange, « célèbre malgré lui ». Il a pu parler avec des syndicalistes mais n’a pas souhaité leur faire de promesse. Il affirme que mieux vaut ne rien promettre que de dire « des mensonges » aux salariés. Les attaques de l’ancien premier secrétaire du PS fusent contre le chef de l’Etat. « Il fait bien de faire un sommet de crise vu qu’il y a une crise au sommet », s’amuse-t-il avant d’ajouter que les électeurs de Sarkozy « ont fait une erreur en 2007 mais n’ont pas droit de la refaire en 2012 ». Autre pique, il reproche à son adversaire de l’affubler des surnoms les plus originaux : « je suis un jour un mammifère, un autre un scorpion, quand on ne fait pas des métaphores maritimes de mauvais goût ». Sarkozy semble être son principal adversaire dans cette campagne.
151 journalistes
Cette journée ne semblait rien avoir de particulier. Un déplacement en province du favori des sondages avec la première secrétaire de son parti, Martine Aubry. C’est probablement la présence de cette dernière qui a mobilisé tant de monde. Cent cinquante et un journalistes environ avaient été accrédités. A la fin de son discours à la mairie, François Hollande est entouré par la foule. Ce ne sont pas des militants mais des micros et caméras à l’affût d’une petite phrase. Le lendemain, au meeting de Jean-Luc Mélenchon du Front de Gauche, à peine une vingtaine de journalistes étaient présent. Il s’agissait pourtant de l’un des meetings clés de sa campagne.
Anthony Rivat
Photos : Thomas Deszpot