Créer une potion magique chez sa fleuriste, ce n’est pas banal. Le 19 novembre, Ambre-Victorine Henry accueillait cinq personnes dans sa boutique à Metz pour un atelier créatif. Objectif : concevoir leur potion magique grâce aux conseils de la fleuriste.
À Metz, en bas de la rue Mazelle, des fleurs orangées contrastent avec le gris des bâtiments. « Ficus Pocus » – en référence au film de sorcières Hocus Pocus – semble être une boutique de fleurs comme les autres. Pourtant, les clients qui passent le pas de la porte entrent dans un véritable cabinet de « curiosités végétales ». Chandeliers, marmites, chaudrons et autres bibelots font office de pots aux plantes. L’univers de la boutique c’est « Harry Potter, tout ce qui est ‘’witchy’’ et vintage. Ça m’inspire parce que c’est tout ce que j’aime en fait, les choses qui sortent de l’ordinaire », explique la gérante, Ambre-Victorine Henry, dite Ambre.
Dès l’ouverture de la boutique, en septembre 2022, Ambre a souhaité mettre en place des ateliers créatifs. L’idée de réaliser ces potions avec les clients a germé dans son esprit grâce aux réseaux sociaux. « J’avais vu des vidéos sur Instagram de plusieurs potions. J’ai commencé à en faire un peu pour moi et les gens ont trouvé ça cool, alors je me suis dit ‘’Faisons un atelier, ça peut leur plaire !’’ », confie-t-elle entre deux rires. Aujourd’hui, elle accueille cinq nouveaux participants. C’est une première pour Amandine et Flora. Les deux amies ont l’habitude de participer à des ateliers manuels, alors quand elles ont vu les stories d’Ambre, elles n’ont pas hésité à s’inscrire. La maîtresse des lieux reçoit chaque participant avec le sourire. Bienveillante, elle demande à chacun de s’installer, de se mettre à l’aise et n’hésite pas à recourir à son arme secrète – l’humour – pour détendre l’atmosphère.
Plutôt potion de soin ou larmes de sirènes ?
Créer une potion, ce n’est pas un jeu d’enfant. Il convient déjà de trouver des idées. À chacun de décider s’il est plutôt branché rose bonbon et univers « barbie » ou s’il souhaite une ambiance plus « dark ». Première étape : choisir le sticker qui déterminera l’identité de la potion. Venin de basilisk, sang de dragon, poussière de fée et autres ingrédients mystiques peuvent être concoctés. Amandine, elle, prépare un philtre qui pourrait transformer n’importe qui en loup-garou. Le breuvage aux nuances violettes prend forme, petit à petit.
Quentin, quant à lui, est un sorcier confirmé puisqu’il avait déjà préparé une potion lors d’un précédent atelier. Satisfait du résultat, il voulait produire une nouvelle concoction pour parfaire sa collection. Après avoir versé quelques gouttes de colorant alimentaire dans sa fiole, Quentin réfléchit déjà aux pigments qu’il va utiliser dans sa mixture dorée. Son souhait : créer une potion de soin inspirée des ambiances d’une zone du jeu World of Warcraft. Les paillettes mica, utilisées lors de l’atelier, ne se mélangent pas directement avec l’eau, ce qui donne un effet de couches superposées dans le liquide. Dès qu’on les place dans la fiole, l’effet est immédiat. Les yeux pleins d’étoiles, tous s’émerveillent devant le tourbillon pailleté en bouteille.
Après avoir personnalisé leur flacon à l’aide de fils, rubans et fleurs séchées, les alchimistes doivent sceller leur production à l’aide de cire. « C’est le moment un peu long de l’atelier parce qu’il faut attendre que la cire fonde avant de la verser », explique Ambre. La patience des participants est toutefois vite récompensée par un résultat du plus bel effet. Les potions semblent toutes droit sorties du placard d’une sorcière.
Un atelier qui ravit les apprentis-sorciers
À la fin de l’atelier, chaque participant montre sa potion à l’autre et pose fièrement avec sa réalisation pour alimenter les réseaux de la fleuriste. À un tarif de 30 euros par personne pour 2 heures environ, nombreux sont les clients qui souhaitent prendre part à l’expérience en voyant les résultats sur Instagram. « Chaque création est unique, et à chaque fois je suis surprise du résultat », avoue Ambre. Pour elle, c’est important de partager ses connaissances avec les autres. Apprendre, rire, créer et partager ensemble, c’est peut-être bien la meilleure recette pour animer un atelier.
Loris Jecko