Alain Juppé élu personnalité politique préférée des Français hors du couple exécutif. Il devance Nicolas Sarkozy de 14 points. Retour sur le parcours de l’homme de droite qui a gravi les échelons par à-coups.

Juppé en majesté ! Avec une côte de popularité de 56% selon le baromètre CSA pour les Échos en augmentation de 8 points par rapport au mois dernier, Alain Juppé est la personnalité politique préférée des Français. Il prend un net avantage sur Nicolas Sarkozy, crédité de 44% d’image positive. Tout en bas du classement, Jean-François Copé ne parvient pas à se dégager de la dernière place du classement à laquelle il est habitué depuis de nombreux mois, avec 27 %. « Une dynamique qui résulte d’un effet Bordeaux mais aussi d’un effet national » constate le président de CSA Bernard Sananès. Maire de Bordeaux de 1995 à 2004 et depuis 2006, il a été réélu à sa propre succession dès le premier tour avec 60,97% des voix.

Ascension politique

 En 1976, sa collaboration avec Jacques Chirac le propulse sur la scène publique. Fort de cette entente, il le seconde à la mairie de Paris de 1983 à 1995, au poste de premier adjoint. L’aventure politique continuera au sommet du pouvoir.  Alain Juppé devient Premier Ministre du fraîchement élu Jacques Chirac, de 1995 à 1997. Après une première période de purgatoire, Alain Juppé devint Président de l’UMP de 2002 à 2004. Désireux de connaître les rouages politiques dans son intimité, il acceptera à plusieurs reprises les postes de ministre du Budget, des Affaires étrangères, de l’Ecologie et enfin de la Défense.

Désapprobation politique

Lors de son mandat à Matignon, Alain Juppé est touché de plein fouet par une désapprobation générale des Français. L’affaire de l’appartement de son fils Laurent, provoque la chute de sa côte de popularité, passant de 63% en juin à 37% en novembre 1995, selon un sondage TNS Sofres pour le Figaro Magazine. Sa défense apparaît rigide, symbolisée par l’expression : « je suis droit dans mes bottes et je crois en la France ». Cette impopularité se renforce avec le « plan Juppé », de 1995, projet de réforme de la sécurité sociale prévoyant un allongement de la durée de cotisation, déclenchant le plus vaste mouvement social dans l’ensemble du pays depuis mai 68.

Résurrection 

La poursuite du vaste mouvement de privatisations, entamé en 1986, des groupes métallurgiques Pechiney et Usinor-Sacilor, de la Banque française du commerce extérieur, de la compagnie générale maritime, des assurances générales de la France et de la compagnie de navigation rhénane enfonce le clou de son impopularité. En 1997, désapprobation générale, Alain Juppé et son gouvernement sont obligés de démissionner pour laisser place à la troisième cohabitation sous la cinquième République, après une piteuse dissolution perdue. 

En 2005, il se distance de la vie politique et devient enseignant à l’Ecole nationale d’administration publique (ENAP) à Montréal pour revenir plus combatif, revigoréPersonnalité préférée des Français ? Drôle de destin pour cet ancien repris de justice, lourdement condamné en première instance à 18 mois de prison avec sursis, 5 ans de privation de ses droits civiques, et 10 ans d’interdiction de se présenter devant des électeurs pour avoir, disent les juges, « trompé la confiance du peuple français » !