Aux élections municipales d’Amnéville-Malancourt, qui se tiendront les 16 et 23 octobre en vue de succéder à Jean Kiffer, trois candidats sur cinq ont un point commun : ce sont des femmes. Danielle Calcari-Jean, Doris Belloni et Anne Klein se battront comme des lionnes pour obtenir le mandat.
A Amnéville, peut-être plus qu’ailleurs, les préjugés envers les femmes persistent depuis toujours. Doris Belloni (divers droite), qui occupe la fonction de maire par intérim depuis le décès de Jean Kiffer, en a fait l’amère expérience. Elle a dû essuyer des propos d’un autre temps : « Une femme doit rester derrière sa machine à laver ou ses fourneaux », lui aurait lancé un élu. L’ancienne première adjointe explique « C’est un monde d’hommes machos autour de nous. Quand une femme est en charge de plus de responsabilités, ça ne plaît pas ». Une opinion partagée par Danielle Calcari-Jean : « Je me rends compte que la politique c’est sexiste ! ». Mais cette dernière avoue être privilégiée par son étiquette politique « C’est tout de même plus facile d’être une femme au sein de la gauche ». Cette candidate est en effet la seule à présenter une liste d’opposition.
Un cœur d’or
« Une femme est plus à même de comprendre les désirs de la population, elle est plus à l’écoute, plus ouverte » insiste Danielle Calcari-Jean. Les trois candidates, pourtant adversaires dans la course au fauteuil du maire, sont unanimes sur ce point. « L’approche est différente. Notre instinct féminin et notre sensibilité nous rapprochent des gens. », ajoute-t-elle. « Nous avons un meilleur regard sur le quotidien des administrés », renchérit Doris Belloni. Anne Klein (divers droite), de son côté, les trouve plus compétentes : « Je pense que les femmes sont plus rigoureuses, intègres et franches que les hommes. » Elle l’assure, elles apportent une plus-value : « Une femme donne autre chose. Il n’y a pas d’intérêt personnel, c’est un intérêt tourné vers les autres. Qu’est-ce que fait une maman ? Une maman c’est un pilier, qui s’oublie pour ses enfants et le bien-être de sa famille » certifie Danielle Calcari-Jean, en connaissance de cause, puisqu’elle-même est mère de trois enfants.
Anne Klein a su s’adapter dans un environnement majoritairement masculin. Elle est devenue chef d’une entreprise de chaudronnerie à l’âge de 25 ans. Ce monde d’hommes ne l’effraie pas, bien au contraire ; elle avoue qu’il est plus facile de travailler dans ces conditions. Pour elle, seules comptent les compétences : « Une femme est autant capable qu’un homme et un homme est autant capable qu’une femme. »
Un moral d’acier
Malgré ces difficultés, les trois candidates ont du caractère et ne flanchent pas devant leurs adversaires. Doris Belloni n’en est pas à son coup d’essai : « J’ai fait mes preuves depuis 1995. J’ai tout de même les compétences ». Déterminée et forte de dix-neuf années d’expérience à la mairie aux côtés du Dr Kiffer, celle qui a monté sa propre équipe a prouvé sa motivation. Une motivation partagée par Danielle Calcari-Jean. Née dans une famille ouvrière, huitième d’une fratrie de neuf enfants, elle n’a pas toujours eu une vie facile. Elle en fait aujourd’hui une force et n’oublie pas d’où elle vient. « Tous les jours, même les plus difficiles, je me suis dit : on n’a pas le droit de baisser les bras ». Anne Klein, dont l’entreprise se porte bien, voit cette élection comme un nouveau challenge. Elle n’hésite pas à affirmer que « les femmes vont de plus en plus réussir en politique ». Amnéville sera-t-il un exemple de ce retour en force ? La réponse dimanche dans les urnes.