Ce mardi, les cours de l’UFR Sciences Humaines et Arts de l’Université Paul Verlaine de Metz, ont été perturbés à plusieurs reprises .Vendredi dernier déjà, une poignée d’étudiants avaient réussi à bloquer l’UFR MIM et SHA, déclenchant la suspension des cours pour la journée. Un blocus que les étudiants ont tenté de réitérer tôt ce matin.
Sans succès, puisque les portes ont été réouvertes dès le début des cours par les personnels des UFR, qui ont enlévés les tables, chaises et… extincteurs qui bloquaient les entrées. « Les bloqueurs ont détaché tous les extincteurs de leurs socles pour les placer contre les portes d’entrées, afin de les condamner. Après le déblocage, je suis allé moi-même les ramener » témoigne Arnaud Mercier, professeur en Information et Communication. Selon un membre de la CNT (Confédération Nationale du Travail) présent sur place, le personnel de l’université a été « limite violent » lors de l’opération, en « balançant les chaises » qui bloquaient les portes principales pour dégager le passage : « C’était dangereux, on avait quelqu’un qui était derrière ». Hélène Tixier, directrice générale des services, réplique : « Je ne vais pas me placer sur ce terrain-là ». Elle était là à 8 h30 pour enlever les chaises et les tables, avec trois autres membres du personnel. Pour elle, ce qui s’est passé est « anecdotique » : « Il n’y a eu aucune violence. Quand je prends une chaise, je ne la balance pas. ». En conséquence, entre 9h et 10h, trois alarmes incendies ont été déclenchées par une minorité protestant contre la loi sur les retraites de façon à perturber d’une autre manière la vie de l’UFR. Une technique efficace puisque les consignes de sécurité exigent l’évacuation systématique de tous les étudiants à chaque déclenchement d’alarmes. Ce que confirme le directeur de l’UFR SHA, Jean-Baptiste Lanfranchi.
Un bon moyen pensent les opposants à la loi de perturber le fonctionnement de l’université et inciter les étudiants à venir en assemblée générale. Las d’évacuer pour la troisième fois leurs salles, de nombreux étudiants ainsi qu’une partie de la direction, se sont entassés dans le hall, contrairement aux règles de sécurité. Le ton est rapidement monté entre Luc Johann, président de l’université, venu sur les lieux, et les leaders de la CNT. Deux altercations ont suivi : la première sur les marches du bâtiment, une seconde, bien plus vive, à l’intérieur du hall avec les leaders du mouvement. Il les a avertis d’un futur dépôt de plainte pour trouble à l’ordre public. Pour Fouad, leader local de la CNT, mouvement anarcho-syndicaliste, ces menaces ne sont pas fondées.
Un avis que ne partage pas Luc Johann, président de l’université,qui a porté plainte contre les deux meneurs principaux de la CNT pour « entrave à l’ordre public ». « Je me fiche de savoir si ce sont eux qui ont enclenché l’alarme en personne. En tant que meneurs, ils sont responsables du mouvement. Déclencher les alarmes incendie sous prétexte de rassembler du monde pour les AG, c’est illégal. On joue avec le feu. Il y a eu un vrai risque de sécurité. Si demain il y a une alerte incendie, personne n’y croira. J’ai pas envie qu’il y ait 50 morts ».
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