Diagnostiqué autiste, Ryad a 6 ans et habite à Thionville, il ne peut pas être scolarisé et sa mère déteste l’envoyer à l’hôpital de jour. Depuis juin 2016 ce petit garçon bénéficie de la méthode des 3i, une thérapie pour soigner l’autisme, importée des Etats-Unis qui a fait ses preuves, une chance pour Ryad de rattraper son retard.
Une maladie qui fait peur
Yeux noirs pétillants, grand sourire, difficile de croire que le petit garçon débordant d’énergie est autiste : il dit bonjour, il discute, il rit et il pleure. Pourtant à 6 ans Ryad n’est resté que quelques mois en maternelle : « il avait des difficultés de langage et de compréhension, être autiste c’est être enfermé dans sa bulle, il a du mal à comprendre ses émotions et à interagir avec les autres », Explique Amel, sa maman. Au départ diagnostiqué comme sourd, il a fallu du temps avant qu’un spécialiste n’arrive à poser un mot sur le mal-être de Ryad, « ça m’a anéanti, mais mon mari était soulagé car on savait enfin ce qu’il avait et vers où on pouvait chercher. »
Stimuler le cerveau pour « guérir » l’autisme.
Après être parti de l’école, Ryad a été placé en hôpital de jour, «ça ne me plaisait pas, il n’évoluait pas là bas.» Depuis Amel a repris espoir grâce à la méthodes des 3i : jeu individuel, jeu intensif et jeu interactif. 7 jours sur 7, de 9h à 18h des bénévoles se relaient chez Ryad pour jouer, discuter et lire avec lui dans une salle aménagée : «on fait ce qu’il veut, il faut le suivre dans ses jeux » raconte Nadine. Cette femme d’une cinquantaine consacre 1h30 à Ryad chaque semaine : «s’il fait du trampoline j’en fais, s’il veut dormir je me couche à côté de lui, j’essaye aussi d’inclure des variantes dans ses jeux. »
La méthode des 3i permet aux enfants atteints d’autisme de passer par les étapes de développement qu’ils n’ont jamais eu : «Ryad a 6 ans mais quand il est avec les bénévoles il se comporte comme s’il en avait 2 ou 3 de moins, il met ses jouets en bouche, il pointe du doigt tout ce qu’il voit.» Malgré les difficultés, la mère du petit garçon mise beaucoup sur cette méthode dont bénéficient peu d’enfants autistes en France : « j’ai besoin de beaucoup de bénévoles pour que Ryad rencontre des gens différents, c’est compliqué mais on trouve des volontaires, je suis toujours à la recherche de nouvelles têtes.» Actuellement une trentaine de personnes se relaient sur la semaine en fonction de leurs disponibilités.
La méthode fonctionne, Ryad s’épanouit : « il contrôle mieux ses émotions et il arrive à s’exprimer. » Du jeux, des visages nouveaux, du changement en permanence, la méthodes des 3i s’adapte en fonction du degré d’autisme, Ryad devrait bénéficier de ce traitement pendant deux ans avant de pouvoir retourner à l’école et d’avoir un parcours normal. En France seulement 20% des enfants autistes sont scolarisés.