Qui n’a jamais rêvé de construire une cabane dans les arbres étant petit ? Certainement pas Marc et Anne Obstétar. Depuis 2012, ces deux amoureux de la nature se sont lancés le défi de créer des hébergements insolites, dissimulés dans la forêt d’Ancy-sur-Moselle. Le projet de toute une vie.
Moniteur d’escalade et accompagnateur de randonnées de métier, s’occuper de ses cabanes est devenu l’activité principale de Marc Obstétar. A ses côtés, son épouse a quitté l’hôpital où elle travaillait afin de se consacrer pleinement à leur environnement forestier. « Aujourd’hui, on se retrouve face à des gens qui ont passé un bon moment et qui sont contents. Et pour nous, c’est comme un brumisateur en pleine canicule » image Marc, les yeux pétillants. « Les gens nous apportent du bonheur » poursuit-il, tout sourire. Les clients, quant à eux, repartent pour la plupart, étonnés d’avoir ressenti une véritable rupture dans leur vie quotidienne, en si peu de temps. Ils se surprennent parfois par leur capacité à lâcher prise. Un lâcher prise qu’ils n’osaient peut-être pas entreprendre d’eux-mêmes. Si à l’issue de cette aventure, un retour sur soi et à d’autres valeurs émergent dans l’esprits des visiteurs, c’est mission accomplie pour Anne et Marc. Un moment de découverte facturé entre 80 euros et 210 euros la nuit, petit-déjeuner compris, selon l’hébergement choisi.
C’est comme une semaine de vacances en une nuit – Marc Obstétar
Dans la conception de Cabanes en Lorraine, l’environnement, l’écologie et l’économie étaient au cœur des préoccupations des hôtes. « On a voulu utiliser nos compétences propres dans la construction des cabanes, dans un souci d’économie » se justifie l’homme. Etre dans une logique de société n’est pas ce qui les guide en priorité. Pourtant, Marc et Anne Obstétar souhaitent vivre de leur passion. Fort du soutien de leur famille et de leurs amis, le couple a pu concrétiser un projet qui ne cesse de grandir, pour leur plus grand plaisir.
[toggle title= »Sur le chantier« ]
Dans les arbres, il y avait Eric le charpentier. Chef d’équipe dans une entreprise de construction à ossature bois pendant une quinzaine d’années, il maîtrise parfaitement les techniques d’assemblage et les dimensionnements du bois; Fredo le gérant vert – comme ils l’appellent parce qu’il gère des labyrinthes de maïs; Anne, son épouse, qui « courrait chercher la boîte de vis qu’on avait oublié. Elle nous mijotait de bons petits plats pour notre pause du midi, pour se remettre un petit peu dans une bulle de chaleur pendant quelques instants, avant de retourner sur le chantier, parfois à -10°C en hiver » se rappelle Marc. Et puis Marc lui-même, évidemment.
Mais ce n’est pas tout. « Il y a toute une cohorte de copains qui sont venus aider » précise ce dernier. Tous les chantiers ont eu lieu en plein hiver, parce que c’est en été qu’ils connaissent la plus forte affluence, ce qui les fait travailler dans des conditions difficiles. Ils peuvent rester entre 12 et 15 heures par jour sur le chantier, la moitié du temps sous éclairage et parfois même sous la pluie toute la journée. « Ce ne sont pas des conditions très faciles même si c’est un grand plaisir de voir les murs se monter les uns après les autres. On en profiterait plus si on pouvait le faire l’été » constate Marc. Cette étape demeure un de ses moments préférés ; il peut laisser libre court à sa créativité et se « lâcher ».[/toggle]
Être à la hauteur
Les Cabanes en Lorraine des Obstétar sont reconnus par Gîte de France, qui a validé la qualité de leurs hébergements. Le Parc Naturel Régional de Lorraine s’est enthousiasmé sur leur concept, qui rentre complètement dans ce qu’il souhaite développer aujourd’hui. « Nous avons des relations privilégiées avec eux et des échanges très intéressants régulièrement, qui nous apportent des formations pour pouvoir répondre au mieux aux demandes de nos clients » précise Marc. Souvent, les clients se demandent ce qu’il est possible de faire dans les alentours, en termes de restauration, tourisme et loisirs. C’est pourquoi le couple d’hôtes est très attentif à ce qu’il pourrait leur proposer.
La grande difficulté de ce projet ? « Convaincre les institutionnels que c’était possible » souligne Marc. C’est au niveau de la préfecture et de la direction départementale du territoire – très surpris de l’idée – que les choses se sont corsées. De plus la législation reste encore assez floue dans ce domaine là, sur ce qu’ils peuvent faire ou non notamment. Il a donc fallut être à la hauteur. Par chance l’ancien maire du village – maire de la nouvelle communauté d’Ancy-Dornot, Gilles Soulier, les a soutenu dans leur projet et dans la simplification des démarches.
Ça pousse !
Pour Marc Obstétar, il est difficile d’évaluer clairement son chiffre d’affaires, Cabanes en Lorraine n’ayant cessé de croître depuis sa création. Pour l’heure, son épouse et lui n’ont pas encore de régime de croisière. « La première année on avait une cabane opérationnelle; l’année suivante, une deuxième et l’hiver dernier, on en a construit deux nouvelles dont une qui peut accueillir quatre personnes et l’autre six » énumère le gérant. Soit une capacité totale de 18 personnes. En 2015, il estime de tête à 700 personnes le nombre de visiteurs venus tenter cette expérience atypique. Aujourd’hui, ils attaquent leur quatrième saison.
Venez visiter :
TOSIC Uranie MINET Kim