Dans le cadre du festival Politéïa à Thionville, Catherine Wihtol de Wenden a rencontré ce vendredi 17 mars des classes de Seconde et de Première spécialisée en géopolitique au lycée Hélène Boucher à Thionville. Trois questions à la politologue spécialiste de la question des migrations et chercheuse émérite au CNRS et à Sciences Po.
Pourquoi était-ce important pour vous de venir au festival Politéïa de Thionville et rencontrer des lycéens ?
Catherine Wihtol de Wenden : Il est très utile d’enseigner cette question des migrations, elle a été ignorée pendant longtemps. Ce ne sont que les effets négatifs de la politisation du sujet. Il faut prendre le temps d’expliquer simplement et clairement des choses qui ne sont des idées reçues comme nous pouvons le voir au quotidien. Alors enseigner à des jeunes comme je le fais également, c’est pour obtenir une autre réaction face aux politiques migratoires.
Quels sont les facteurs de mobilité ?
Catherine Wihtol de Wenden : Bien-sûr, nous avons les crises mais nous avons aussi les migrations liées au travail, au rapprochement familial ou encore des étudiants du Sud qui se rendent dans les pays nordiques. Nous vivons dans un monde de mobilité. Cela fait partie de la modernité et ce phénomène va s’accentuer dans les années à venir. La liberté de circulation est parfois compromise.
Quelles peuvent être ces restrictions et de qui viennent-elles ?
Catherine Wihtol de Wenden : La fermeture des frontières en est la cause principale. Par exemple, l’espace Schengen a un franchissement difficile avec un contrôle de chaque voyageur pour celles et ceux qui souhaiteraient y pénétrer. Nous avons une politique de répercussions et de dissuasion alors que nous devrions essayer de vivre ensemble plutôt que de fermer les frontières.