L’exposition « Genèse d’un combat » retrace la résistance de l’association messine Renaissance du Vieux Metz qui, dans les années 70, s’était élevée contre la démolition d’édifices anciens. A découvrir aux archives municipales.
Destruction d’un bâtiment ancien
(Photographie tirée de l’exposition « Renaissance du Vieux Metz : Genèse d’un combat », archives Républicain Lorrain)
C’est la période des pelleteuses et des destructions irrémédiables… Dans les années 1950 et 1960, Metz est une capitale industrielle florissante de Lorraine. La mairie veut assainir et moderniser la ville et entreprend un vaste programme de rénovation urbaine pour en faire une métropole régionale. Ce projet aboutit à la destruction d’une vingtaine d’hectares de quartiers anciens sur plus de vingt ans. Dans les années 1960, les quartiers de Saint-Ferroy, des Roches, Coislin et du Pontiffroy sont successivement détruits. Des centaines de maisons et de caves voûtées de style gothique, et des hôtels particulers datant du XVe, XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles disparaissent. Face à la démolition d’édifices d’un grand intérêt architectural, des Messins se mobilisent.
Carte des quartiers concernés par le programme de « rénovation urbaine »
(Photographie tirée de l’exposition « Renaissance du Vieux Metz : Genèse d’un combat » archives Le Monde)
Le combat d’une association
La destruction de l’hôtel de Perpignan, datant du XIIIe siècle et situé sur la Place Saint-Louis, sera l’opération de trop. En mars 1970, un petit groupe de Messins fonde l’association Renaissance du Vieux Metz pour défendre le patrimoine de la ville. Le collectif engage dès ses débuts différentes actions dont une campagne de visites gratuites du Vieux Metz et imprime un bulletin trimestriel. Le Monde et le Figaro se font l’écho de la destruction du patrimoine messin.
En mars 1971, la nouvelle municipalité dirigée par Jean-Marie Rausch annonce l’arrêt des démolitions avant de revenir sur sa décision. Les destructions reprennent et se multiplient, au grand dam de l’association : l’ancienne caserne Chambière et l’hôtel de Baltus sont rasés à leur tour. Le baroud d’honneur de Renaissance du Vieux Metz est la défense d’un hôtel particulier de la rue de la Chèvre, de style Henri IV. En novembre 1975, des militants occupent les lieux pendant un mois mais sont finalement expulsés par la police. L’édifice est démoli, sa façade est déplacée sur un immeuble en béton dans une autre rue. 35 ans plus tard, Jean-Marie Rausch estime toujours que cette décision constitue l’une des grandes erreurs de sa carrière politique.
A travers une série de photos d’époque, de coupures de presse et de témoignages écrits, l’exposition présentée aux archives municipales nous fait revivre ce combat pour le patrimoine et montre à quel point le sujet reste vif dans la mémoire des Messins.
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Exposition « Renaissance du Vieux Metz : genèse d’un combat » aux Archives municipales (Cloître des Récollets) jusqu’au 28 avril 2011. Du lundi au jeudi de 10h à 17h. Entrée gratuite.