Si Cédric Gras aime qualifier son travail de géographie narrative (une littérature qui mêle savoir et aventure), hors de question pour cet écrivain-voyageur de l’assimiler à la recherche universitaire qu’il estime « dénuée d’émotions ». Non ! L’hiver aux trousses, c’est le carnet de voyage d’un aventurier. 270 pages dans la tête d’un ethnologue passionné. Rencontre.
Question bonus
La rencontre s’achève, et alors qu’on remballe dans leurs sacs appareils, micros et trépieds, les détours de notre discussion avec l’écrivain nous amène à faire un parallèle un peu scabreux. Les récits de voyage de Cédric Gras sont un peu aux livres, ce que Rendez-vous en terre inconnue et J’irai dormir chez vous sont à la télévision. L’écrivain envisagerait-il de témoigner ses aventures avec une caméra plutôt qu’une plume ?
Cédric Gras : « impossible ! (sourire) J’ai déjà participé à des tournages en tant qu’interprète, j’ai beaucoup d’admirations pour les gens qui réalisent des films. Mais il y a des contraintes assez fortes de temps, de lumière, de météo, de personnages (pas forcément prêts à se livrer au moment voulu) qui nous ralentissent beaucoup sur le terrain. C’est un autre métier, un autre voyage. L’écriture, pour moi, c’est une liberté ! On n’a pas besoin de saisir LE moment : on l’intériorise et on le raconte dans son petit carnet, quand on a le temps ».