En 2007, 17 maires mosellans avaient donné leur signature à Jean-Marie Le Pen pour les présidentielles. Neuf sont encore en place aujourd’hui, mais presque aucun ne parrainera Marine Le Pen en 2012. En cause, raisons politiques et personnelles.
Cartographie par région (rouge) des mairies ayant donné leur parrainage au Front National en Lorraine en 2002 (blanc) et 2007 (bleu). Pour plus de confort utilisez le mode plein écran.
Lors de la dernière élection présidentielle, Jean-Marie le Pen avait bataillé ferme pour obtenir ses 500 parrainages. 20 de ses 500 signatures tirées au sort provenaient de Moselle, soit 4% du total.
Juste après la Côte-d’Or, la Moselle a été le deuxième département français au niveau des parrainages pour l’ex-candidat du Front National. En plus des trois conseillers régionaux, Thierry Gourlot, Françoise Grolet et Nathalie Pigeot, 17 maires de communes avaient donné leur signature.
Un processus démocratique
Pour expliquer leur choix de 2007, la majorité des élus évoque un processus démocratique. « Je n’avais pas spécialement de choix particulier pour les élections de 2007, annonce Michel Silly, le maire de Château-Bréhain. Jean-Marie Le Pen avait fait un forcing pour obtenir des parrainages, il représentait plus de 15% d’intentions de vote, il me semblait donc logique de lui accorder une chance démocratique. »
Une idée que partagent notamment Roland Butlingaire, Patrice Thiébaud, Serge Laurence, respectivement maires de Bréhain, de Vulmont et de Menskirch. « Ce n’est pas mon propre choix politique, mais je l’ai fait pour ouvrir le jeu » explique ce dernier.
Pourtant, parmi les 9 maires mosellans qui ont donné leur signature à Jean-Marie Le Pen en 2007 et qui sont toujours en place aujourd’hui, la plupart ne souhaitent pas parrainer sa fille en 2012. Deux raisons à cela : certains affirment vouloir ouvrir le jeu politique à d’autres candidats cette année, d’autres disent avoir été menacés suite à leur choix de 2007.
Coups de téléphone anonymes
Trois élus affirment ainsi ne plus vouloir parrainer le Front National à cause de problèmes suite à la publication de leur signature. « En 2012, je ne parrainerai personne car le choix peut être rendu public. J’ai eu des problèmes, des répercussions en 2007 » explique Roland Butlingaire, le maire de Bréhain, sans en dire plus.
Michel Aubriot, de Lafrimbolle, est plus précis : « J’ai eu des coups de téléphone anonymes, des gens qui me disaient « Ah tiens, vous avez signé pour Le Pen… ». J’ai eu aussi une personne qui m’a dit « Vous n’aurez plus de subventions de la région… ». J’ai été vraiment écœuré. Je ne parrainerai personne cette année. »
Ce n’est donc pas chez ces élus que Marine le Pen trouvera ses parrainages. La candidate d’extrême-droite, qui a affirmé récemment avoir du mal à les rassembler, ne peut pas compter sur un socle d’élus mosellans prêts à lui redonner leur signature. Selon Marianne à paraître demain, Marine le Pen n’aurait que 300 promesses à la mi-janvier. Coup de bluff ou vraie raison de s’inquiéter ?