Des épluchures de légumes, des fruits périmés, des coquilles d’œufs cassées ou encore des plantes d’intérieur fanées… Chacun d’entre nous s’est déjà retrouvé encombré de ces déchets organiques sans vraiment savoir comment les évacuer de manière optimale tout en évitant de sortir un sac poubelle prématurément. A Metz, une alternative est possible grâce à des points de compostages collectifs mis à disposition dans la ville. Proposés par des associations issues d’initiatives citoyennes, il en existe dans différents quartiers et sont ouverts le soir en semaine ou le samedi matin. Ces initiatives qui s’inscrivent dans une démarche écologique mais aussi économique réduisent les déchets.
Des points de compostages solidaires proposés dans différents quartiers
Depuis 5 ans, des compostes partagés fleurissent à Metz. Ils sont à l’origine d’initiatives citoyennes. C’est le cas de l’association Oppidum qui depuis 2017 propose des compostes collectifs à l’intérieur de ses jardins partagés. Située dans le quartier Sainte Croix, cette association voit le jour en 2013 suite à la rénovation de la clinique pour que les riverains s’investissent dans leur quartier. Portés par les « Incroyables Comestibles », un mouvement mondial de création d’espaces communs, les jardins d’Oppidum sont des carrés de verdure où chacun cultive et ramasse des légumes à sa guise. Tout naturellement et dans une logique environnementale, les jardins accueillent, avec l’aide de l’association de quartier Foyer des Jeunes Ouvriers, des bacs de compostage en bois où les riverains déposent leurs déchets organiques. « Chaque année l’association a de nouveaux usagers et parmi eux, de plus en plus de jeunes. Il y a de plus en plus de dépôts constatés » , indique Claire Malivoir, bénévole d’Oppidum pour témoigner de l’efficacité du programme. Cette année, Oppidum a atteint son 20ème bac de compostage, ce qui représente 17 tonnes de déchets verts. Le compostage fonctionne sous forme de permanence. Deux fois par semaine, le mardi soir et le samedi matin, des bénévoles accueillent les riverains. Ces permanences créent et maintiennent du lien social dans le quartier. Un aspect sur lequel la bénévole a insisté. Après quatre à six mois de maturation, le composte se transforme en engrais réutilisable pour le potager. Toute personne souhaitant en disposer peut également y accéder.
Un petit geste simple aux résultats importants
« Chaque année dans le monde, 1,3 milliard de tonnes de nourriture sont gaspillés ». Ce constat est mis en lumière par l’indice du gaspillage alimentaire du Programme des Nations Unis pour l’Environnement. Le compostage se présente comme une solution pour réduire ce chiffre. Une fois compostée, la matière organique périmée se réutilise comme engrais. En se substituant aux engrais chimiques, l ‘humus améliore la fertilité des sols. Composter réduit d’un tiers les déchets domestiques d’un ménage, ce qui équivaut à 100 kilogrammes par personne par an. Les émissions de CO2 sont indirectement réduites car moins de ramassage de déchets par camion sont nécessaires. Enfin, la décomposition des déchets organiques de manière naturelle émet nettement moins de CO2 que lorsqu’elle se réalise par enfouissement.
Intégrer le compostage à la gestion globale des déchets
“La gestion des déchets de la ville dépend de Metz Métropole”, explique Rachel Burgy, conseillère déléguée à la transition écologique de Metz. Concernant la question des déchets organiques une loi française impose d’ici 2023 une utilisation massive voir exclusive du compostage. “La ville de Metz répondra à la contrainte légale. Il s’agit d’une ressource incroyable à valoriser”, insiste Madame Burgy. Pour ce faire, la ville travaille sur une gestion des biodéchets dans les grands établissements de restauration comme les cantines ou les restaurants municipaux. L’Eurométropole s’attellera ensuite à une méthode de compostage individuel, puis plus collective avec un éventuel ramassage dans la ville. Il est à noter que l’Eurométropole finance le matériel des points de collecte des bio déchets. La ville fournit quant à elle le terrain par le biais d’une convention d’occupation. L’Eurométropole n’est pas en reste puisqu’elle propose également des formations pour aider les associations dans leur gestion des bacs à composte. A ce jour 6 sites de compostage de quartier sont disponibles. Deux se trouvent dans la Nouvelle Ville, deux dans l’ancienne ville, un quartier du Sablon et un dernier au quartier des Iles.
DELASSUS Manon
LEGRAND Manon