Découvrir la ville est une chose, y prendre du plaisir en est une autre. Le service patrimoine de Metz a eu la bonne idée de rassembler les deux. Comment ? A travers des jeux de pistes ludiques et accessibles à tous. Un bon moyen pour réunir petits et grands autour d’une activité culturelle gratuite. Munies de bonnes chaussures, d’un stylo et d’un livret, on s’est prêté au jeu !
9 heures 30 : Le réveil est difficile pour un samedi, mais il le faut. Les yeux encore collés, mon petit-déjeuner sur le ventre, je rejoins mon acolyte. Lendemain de soirée un peu trop arrosée ou simplement mal luné, qu’importe ! Pas besoin d’être dans une forme olympique pour participer aux jeux de piste. Dans ces balades, chacun va à son rythme.
Finies les visites guidées à rallonge et les regards désespérés devant les monuments sans vie : désormais le visiteur devient acteur de son propre parcours. Un seul mot d’ordre : participer. Un “Do It Yourself”(faire par soi-même) de la culture. Pensés pour ne pas dépasser une heure, ces parcours s’adressent aux petits comme aux grands.
10 heures : Rendez-vous porte Serpenoise pour notre premier parcours. Pourquoi choisir ce quartier parmi les onze ? Pour son histoire, sa richesse, sa beauté et … En fait, on l’a surtout choisi parce que c’était le plus près de chez nous et en tant que néo-messines c’était le seul lieu que l’on connaissait. Armées d’un sac à dos, d’une gourde et d’un plan, nous commençons à arpenter les lieux façon Dora l’exploratrice.
Entre patience et sens de l’observation
Point de départ : Place-sainte Glossinde. Après les “qui c’est celle-là ?” et les “C’est où ça ?”, on se met en marche. Pas de bol, on se trompe de rue. On marche, on tourne, on retrouve notre chemin. Là, bonne surprise. Le livret, fourni par l’office du tourisme et disponible sur le site de la ville, nous donne des indications sur cette – désormais fameuse- Sainte Glossinde. En prime, une très légère biographie : “Glossinde est une sainte qui, suite à l’enlèvement de son fiancé, a fondé une abbaye au VIIe siècle à l’emplacement de l’actuel évêché.” Voilà.
Comme nous le propose le parcours, on se rend devant la façade de l’Evêché. D’ici, on peut admirer une sculpture qui représente une coiffe d’évêque, appelées mitre (enrichir notre vocabulaire tout en s’amusant, qui dit mieux ?).
On profite de cette halte pour visiter le lieu religieux, avant de repartir à l’assaut de nouvelles découvertes. On tourne à droite. Margot me tire par le bras. C’était à gauche.
Gravures, sculptures, symboles … Les rues sont riches de petits détails souvent ignorés par les passants. Au fil des pages et des rues, on apprend de nombreuses anecdotes. Replacées au bon moment lors d’un dîner, elle ne manqueront pas de faire leur effet.
Désormais, on sait pourquoi toutes les portes des habitations sont ornées de décorations en fonte moulée, pourquoi la rue des trois boulangers a été rétrécie (Oui, elle l’a été) et pourquoi chandellerue se nomme ainsi. Nous voilà incollables sur l’histoire du quartier de la porte serpenoise. 1 heure, 1 quartier : on a su relever le pari !
Encadré :
Si vous avez l’âme d’un pirate, les jeux de piste sont faits pour vous. Pensés comme une chasse au trésor, ces outils de découverte du patrimoine messin peuvent être pratiqués toute l’année. On a même le choix. Onze livrets au total proposant des parcours ludiques et pédagogique, chacun sur un quartier qui possède une densité historique et architecturale.
“Le principe est d’éduquer le regard des gens” souligne Dorothée Rachula, chargée de la valorisation du patrimoine au service patrimoine culturel de la ville de Metz. «Le but est de s’habituer à lever les yeux quand on marche dans la ville.» poursuit-elle.
Conçus de manière rythmée et intense, les promeneurs n’ont même pas le temps de s’ennuyer : « on ne peut pas rester plus d’une minute sans avoir quelque chose à voir » précise la chargée de valorisation du patrimoine.
Fruit d’un travail collaboratif entre Dorothée Rachula et Caroline Oppus, les jeux de pistes ont été créés à l’occasion des Journées Européennes du Patrimoine de 2011. L’intention de départ était de dynamiser ces journées. Premiers nés des onze, « rendez-vous sur la Colline » et « Le Chemin des Îles » ont dû essuyer les plâtres. Mais c’est surtout le parcours sur la place St louis qui rencontre le plus de succès auprès du public grâce à la surprenante architecture de sa place médiévale.
Chaque année le service patrimoine culturel de la ville propose un voire deux nouveaux parcours car la demande est forte : « les gens en sont friands, ils nous en demandent toujours des nouveaux » constate Mme Rachula.
Appréciés de tous, les jeux de piste sont aussi des outils de liens intergénérationnelles comme nous le confirme Micheline, grand-mère et participante « J’attends les vacances pour faire les jeux de piste avec ma petite fille pour lui faire découvrir la ville ».
Tout se fait en interne. La conception, le montage jusqu’à l’impression. Écrits, pensés et réalisés par le service patrimoine culturel, le jeu de piste est donc un produit 100% ville de Metz.