Seul en France à proposer cette formation, le centre d’apprentissage des langues sous hypnose a été créé par Pascal Dilly il y a 25 ans. Alternative aux cours classiques de langues étrangères, l’hypnose permet une assimilation plus rapide. Nous avons pu découvrir et tester cette pratique en plein développement.
J’ai testé pour vous : apprendre l’allemand sous hypnose
Je ne croyais pas véritablement en l’hypnose avant de tester une séance pratiquée par Pascal Dilly. Assis dans un fauteuil, bras sur les accoudoirs, les yeux fermés et casque sur les oreilles, je me suis littéralement prêté au jeu et suis sorti de ce moment d’hypnose totalement surpris. Surpris par la voix de Mr Dilly, impressionnante de calme, de tendresse et de douceur. Tout est fait pour que l’individu soit à la limite de l’endormissement. Pour preuve, la musique : reposante et qui capte l’attention. Durant l’intégralité de la séance, je n’ai perçu aucun bruit extérieur. Et pourtant, le bureau donne directement sur la ligne de Mettis.
Surpris par la rapidité avec laquelle je me suis plongé dans mon inconscient. Oui, l’hypnose nécessite d’être conscient – surtout pour répéter une langue – alors que l’individu est totalement ailleurs, comme s’il rêvait. En effet, pendant que l’hypnotiseur parle, on réfléchit, on pense à des souvenirs passés, puis lorsqu’il s’adresse directement à nous, on retrouve un peu d’attention pour ressentir et effectuer les consignes.
Par exemple, Pascal Dilly m’indique que je vais ressentir deux choses différentes dans mes bras. L’un va devenir très lourd, l’autre léger. Et effectivement, au bout de quelques minutes, j’ai l’impression que je suis totalement penché sur mon siège. Mon bras droit fait poids et me penche vers ce côté alors que le gauche est totalement léger, comme si aucun accoudoir ne le soutenait. Une petite panique s’empare de moi – surtout que je suis filmé. Et si j’étais totalement penché ? Et si tout le monde rigolait ? Pur ressenti de l’hypnose et de l’inconscient, je suis totalement droit sur mon fauteuil et ne bouge pas. Comme si je dormais.
Surpris, je le suis également par l’action de mon avant-bras droit. Mr Dilly me le décolle de l’accoudoir pour le lever. Et m’indique que je ne dois plus le bouger. J’ai comme l’impression que je vais avoir très vite mal à ce bras. Au contraire, je ne ressens aucune douleur ou envie de le reposer sur l’accoudoir.
Pascal Dilly commence à me parler en allemand. Au fur et à mesure, je dois répéter après lui. Je comprends parfaitement ce qu’il me dit et je suis capable de répéter. Mais sans sortir de mon inconscient ou de cette forme de sommeil. N’imaginez pas que je répète tel un robot. Il y a des mots que je prononce mal et même aujourd’hui, je serais incapable de les ressortir. L’exercice avait seulement pour but de voir si je comprenais cette langue et si j’étais capable de la prononcer.
Mon avant-bras droit, lui, continue d’être suspendu. Lorsque Pascal Dilly me demande seulement de l’écouter parler allemand et de ne plus répéter, je sens que mon bras droit s’étire, qu’il ne respecte plus la position précédemment établie. Alors que comme tout à l’heure, il n’a pas bougé ! Mieux, lorsque Mr Dilly me dit que celui-ci va se reposer tout seul, sans que je ne fasse le moindre effort, sur l’accoudoir, je n’y crois pas. Et pourtant, c’est vrai. Je sens mon bras qui descend progressivement, sans que je ne le veuille, et qui se repose sur l’accoudoir !
Surpris enfin par la dernière question de Pascal Dilly. Lorsque j’ouvre les yeux, la lumière m’agresse, mais je reprends rapidement une vue normale. Mr Dilly me demande alors : « A votre avis, combien de temps êtes-vous resté sur ce fauteuil ? ». Je lui réponds 10 minutes. Je suis bien loin de la réalité, apparemment plus d’une demi-heure vient de s’écouler !
Au delà d’apprendre une langue (ici l’allemand), l’expérience me tentait afin de savoir si l’hypnose fonctionnait vraiment. Je crois que si l’on est sérieux et détendu et que l’on se laisse guider par la voix de l’hypnotiseur, cela fonctionne. Alors pour ceux qui apprennent une langue, le résultat doit être très efficace. Seul bémol : la fatigue. La légèreté et la détente que l’on ressent doivent se perpétuer durant quelques temps. Il m’a fallu, en effet, quatre jours à peu près avant d’évacuer totalement cette fatigue et retrouver un cycle de sommeil normal.
Hypnose : mode d’emploi
Loin de la dimension mystique qu’on lui porte, l’hypnose se base avant tout sur une approche psycho-thérapeutique. Pascal Dilly nous explique comment cette science cognitive agit sur le cerveau.