Donald Trump, l’Amérique des sondages ne s’y attendait pas. Un milliardaire avant d’être homme politique, nouveau président des Etats-Unis ? Dérapages sur dérapages, sa campagne se trace désormais en punchlines et déclarations aussi “cultes” que déplacées. Dans son costume anti-establishment, il a bâti son identité.
Re Megyn Kelly quote: « you could see there was blood coming out of her eyes, blood coming out of her wherever » (NOSE). Just got on w/thought
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 8 août 2015
Je te fuis, tu me suis
Les premiers pas de Donald Trump dans le monde politique l’emmènent déjà à faire parler de lui. Après l’annonce de sa candidature à la présidentielle en août 2015, lors d’un premier débat télévisé, il tweete : « On pouvait voir du sang sortir de ses yeux, du sang sortir de son… où que ce soit ». La publication s’adresse à la journaliste de la chaîne Fox News. Il précisera plus tard qu’il parlait de « son nez ». Son animosité à l’égard des journalistes se fait déjà sentir. Cela se confirme en février 2016 lorsqu’il déclare vouloir « étendre la portée des lois sur la diffamation, pour que quand ils écrivent à dessein des articles négatifs, méchants et infondés, on puisse les poursuivre et gagner beaucoup d’argent ».
Vous les femmes, vous le charme
Une bonne opinion des médias qu’il applique aussi aux femmes : « Ce qu’écrivent les médias n’a aucune importance, tant que vous avez un beau cul ». Même sa fille en fait les frais : « si Ivanka n’était pas ma fille, je pourrais sortir avec ». Sans parler des récentes polémiques, quand une vidéo datant de 2005 refait surface récemment où notre président Donald déclarait : « Quand vous êtes une star, [les femmes] vous laissent faire, vous pouvez faire tout ce que vous voulez, les attraper par la chatte, faire ce que vous voulez ». Une polémique qui a marqué les esprits, mais dont ses électeurs ne lui auront finalement pas tenu rigueur : on pensait les femmes acquises à Hillary Clinton, elles sont finalement 42% à avoir voté pour Donald Trump.
Hillary mon amour, signé Donald
Look at the way Crooked Hillary is handling the e-mail case and the total mess she is in. She is unfit to be president. Bad judgement!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 1 novembre 2016
Sa cible préférée : Hillary Clinton, qu’il surnomme affectueusement « crooked Hillary », comprendre « Hillary la malhonnête ». Comme un caïd des cours de récré, le milliardaire a multiplié les attaques contre la perdante de l’élection. Une chamaillerie en dehors du champ politique. En 2015, il retweete à propos de la favorite du camp démocrate : « Comment peut-elle satisfaire son pays si elle ne satisfait pas son mari ? ». Après l’attaque sur le plan personnel, une pique sur sa carrière politique : « Hillary Clinton a été la pire secrétaire d’État dans l’histoire du pays ». Après la tempête, vient le calme. Dans son discours après l’annonce de sa victoire, le président a su faire preuve de fair-play. En s’abstenant de tout commentaire négatif, c’est un Trump gentleman qui apparaît au monde entier : « je l’ai félicitée pour cette dure et longue campagne (…) Nous devons être reconnaissants pour tout ce qu’elle a fait pour ce pays ». La trêve est-elle la prochaine étape après la bataille électorale ?
Melting pot made in America
En 2011, il se disait « toujours [avoir] eu un très bon rapport avec les noirs ». Une confidence à la Nadine Morano qui se défend de ne pas être raciste, pour preuve d’avoir une « meilleure amie plus noire qu’une arabe ». Quatre années plus tard, les mesures phares de son programme sont : la construction d’un mur de béton – de plus de mille kilomètres – à la frontière Américano-mexicaine et « l’arrêt total et complet de l’entrée des musulmans aux États-Unis ». Début septembre, il présente un plan en dix points contre l’immigration. Gros volet du plan Trump, le milliardaire planche sur une politique de zéro tolérance pour les étrangers auteurs de crimes : « Dès ma première heure dans le Bureau ovale, ces gens sont dehors ! […] Appelez ça déportation si vous voulez ! ». Beaucoup ont parlé de ces mesures comme étant impossibles à mettre en place, il reste à voir si le nouveau président va camper ou non sur ses positions.
Alors maintenant que le Bureau ovale lui est acquis, Donald Trump va-t-il quitter son costume de perturbateur pour assurer son rôle de président ? Ou va-t-il continuer dans la ligne de conduite qui est aussi sa marque de fabrique, entre démesure et radicalité ?
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Marine Van Der Kluft,
Camille Bresler