Le dimanche 9 octobre 2022, les sœurs jumelles Dorianne et Ludivine Froment ont remporté à seulement 20 ans, la 2ème et 3ème place de la 12ème édition du marathon de l’Eurométropole de Metz en 3h et 11 minutes. Rencontre avec ces deux sportives de haut niveau.
L’ambiance bat son plein à l’arrivée du marathon de Metz. Nous sommes le 9 octobre aux alentours de midi et les jumelles, Ludivine et Dorianne Froment, viennent de boucler leur premier marathon sur un sprint final. Avec un chrono de 3 heures et 11 minutes, elles se placent respectivement sur la 2ème et 3ème marche du podium du marathon de Metz. Une performance qui ne doit rien au hasard.
Une préparation hors norme
Lors de leur inscription à Metz, les deux sœurs sont toutes les deux primo-marathoniennes. Elles vivent alors leur première préparation. « Ça s’est plutôt bien passé puisque 90% des séances ont été réalisées », atteste Ludivine et ce malgré un arrêt du sport d’une durée de 6 mois en 2021, à la suite d’un problème de santé. Pour se préserver de la chaleur estivale caniculaire, elle doit s’entraîner très tôt le matin aux alentours de 6h30. Au début de sa préparation, elle court entre 100 et 130 kilomètres et assure 4 à 6 heures de renforcement musculaire par semaine. Son programme se divise entre des séances de fractionné court et long, des footings et une sortie longue. De son côté, Dorianne amorce sa préparation sans avoir de plan prédéfini. Elle se soumet tout de même à un minimum de 6 entraînements. Son objectif hebdomadaire consiste à réaliser des séances de fractionné, des runs souples et une sortie longue. « Toutes les séances ne se sont pas déroulées comme sur le papier mais j’ai fait de mon mieux », témoigne Dorianne. « Ce n’était pas facile de se lever tôt le matin pour aller courir à la fraîche ou faire la sortie longue mais je voulais performer sur mon premier marathon », complète-t-elle. Elle court en moyenne 100 kilomètres par semaine si ce n’est plus et réalise du renforcement musculaire 20 heures par mois. Les filles mènent leur préparation sans coach, ni club d’athlétisme. Pendant un mois et demi, elles cumulent la course à pied et un emploi saisonnier. En plus de leurs entraînements intensifs, elles travaillent 5 jours sur 7 entre 14h et 23h. « En dormant seulement 6h par nuit, la fatigue s’est vite fait ressentir et j’ai eu beaucoup de mal à récupérer musculairement », rapporte Ludivine. Les deux jeunes espoirs courent ensemble quand leur emploi du temps le permet.
Une enfance bercée par le sport
Dorianne et Ludivine grandissent à Deuxville, un petit village de 410 habitants situé en Meurthe-et-Moselle à une trentaine de kilomètres de la ville de Nancy. Elles ont une sœur de 3 ans leur aînée . Les meurthe-et-mosellanes goûtent au sport dès leur plus jeune âge en pratiquant quotidiennement la marche à pied avec leurs parents. A l’âge de 10 ans, elles commencent toutes les deux le football. « J’ai fait un an de gymnastique et ensuite j’ai suivi ma sœur jumelle au football », raconte Dorianne. Très vite, le sport occupe une place centrale dans leur vie. En grandissant elles s’ouvrent à d’autres sports. « On a participé à l’UNSS au collège et au lycée », se remémore Ludivine. « J’ai pris l’option foot/golf afin de découvrir l’univers du golf qui m’était inconnu », rajoute Dorianne.
Aujourd’hui, les deux sœurs sont licenciées au club de football de Dombasle, un sport qu’elles pratiquent, avec la course à pied, quotidiennement. « J’ai commencé la course il y a environ 2 ans lors du 1er confinement pour garder une bonne condition physique puisque le football était interrompu », commente Ludivine. Amatrices de longues distances et notamment de semi-marathons, c’est assez naturellement que les deux jeunes médaillées du marathon de Metz se sont tournées vers cette épreuve de 42 kilomètres 195. « C’était une évidence pour moi de passer au stade suivant : le marathon », se confie Dorianne. « Au mois d’aout 2021, j’ai voulu réaliser l’équivalent d’un marathon en guise d’entrainement sans avoir eu de préparation. Je l’avais alors réalisé en 4h10. Cette année, je me suis dit et pourquoi pas faire un marathon officiel », se souvient sa sœur.
Partenaires et adversaires
Le 9 octobre 2022 au matin, elles franchissent la ligne de départ du marathon avec pour objectif de le courir en 3h et 15 minutes. Les deux sœurs courent ensemble quand cela est possible mais dès le 15ème kilomètre, un décalage se forme. « Lors du marathon à plusieurs reprises, un écart s’est creusé entre nous mais il a été réduit naturellement au fil de la course », indique Dorianne. Elles se retrouvent finalement au 30ème kilomètre et se suivent jusqu’à la ligne d’arrivée. « On a fini ensemble, ça nous a permis de nous encourager mutuellement », ajoute-t-elle. « Nous nous sommes battues pour avoir la 2ème place. J’ai échoué de très peu ! », affirme de son côté Ludivine. Arrivée en deuxième position, Dorianne n’a presque aucune courbature le jour suivant. Elle prend pour l’instant une pause avec tout de même une nouvelle course en tête, un 10 kilomètres. Ludivine, elle, recommence à courir dès le lendemain matin pour décongestionner ses jambes. Elle se prépare dans la foulée pour un trail nocturne de 14 kilomètres.
« La réussite est le fruit du travail »
Quand elles ne font pas de sport, les deux athlètes sont sur les bancs de la fac. Dorianne suit une licence professionnelle Qualité, Santé et Sécurité environnementale. Ludivine prépare pour sa part, une licence professionnelle de gestion, et organisation des activités physiques et sportives (AGOAP) spécialité « football ». Si leur licence sont différentes, elles partagent une fois de plus une même ambition : devenir gendarme. A la manière d’Antoine Scortatore, leur idole sportive, elles poursuivent cet objectif en restant fidèle à leur devise : « la réussite est le fruit du travail ».