Il était considéré comme l’homme qui avait fait chuter Hosni Moubarak du pouvoir en 2011. Alaa Abdel-Fattah, l’Icône de la Révolution va voir son procès commencer vendredi 17 novembre après deux années de détention préventive. Inculpé de « diffusion de fausses informations et rumeurs à l’intérieur du pays et à l’étranger », les conditions du procès laissent croire que le régime d’al-Sissi veut faire dans la justice expéditive. La défense n’a pas eu accès au dossier et son jugement devant une cours d’exception « donne l’impression que les autorités veulent boucler (cette affaire) rapidement » en empêchant les appels selon les avocats d’Abdel-Fattah.
Des conditions de détention « inhumaines »
Ils ne sont d’ailleurs pas très optimistes face à cette audience. Mona Seif, sa sœur, avait ainsi affirmé sur Twitter que son frère « se comporte comme s’il allait mourir en prison. » Résignée, elle confiait « Je n’ai jamais vu mon frère dans un tel état, il est terriblement en colère, exténué et blasé ». Amnesty International a pour sa part dénoncée les « conditions cruelles, inhumaines et dégradantes » dans lesquelles est détenu l’ancien activiste et son codétenu, le blogueur Mohamed Ibrahim, alias « Oxygen ». Ils avaient été emprisonnés en septembre 2019 après avoir tenu sur les réseaux sociaux des propos hostiles à la dictature militaire d’Abdel Fattah al-Sissi.
Depuis son accès au pouvoir, en renversant le président Mohammed Morsi dans un coup d’Etat en juillet 2013, le régime du commandant al-Sissi s’est fait connaitre pour ses coups de force envers l’opposition. La presse est censurée et les opposants arrêtés par milliers.