Dès cette année, 150.000 contrats aidés seront supprimés en France. Et l’accompagnement périscolaire des enfants messins subit déjà les conséquences de ces coupes budgétaires.
“L’éducation populaire, ce n’est pas un jeu. Nous, on place l’humain avant l’économie. Ça a l’air d’être une faute aux yeux du gouvernement actuel”, déplore Frédéric Kiffer, directeur de la Maison des Jeunes et de la Culture de Metz Sud. Cette MJC a vu deux de ses contrats aidés se terminer la semaine dernière. Chaque soir, l’association accueille une centaine d’enfants, souvent en difficulté scolaire. Le besoin en accompagnateurs est constant. Sur les 23 salariés de la MJC, six sont toujours en contrats aidés. Ils encadrent des enfants défavorisés qui ont besoin de ce soutien pour progresser en classe. “C’est dramatique pour notre fonctionnement. On a taux d’encadrement d’adultes par enfants à respecter”, proteste le directeur, “il faut imaginer l’extrême violence de la décision”, ajoute-t-il.
“C’est dramatique pour notre fonctionnement”
– Frédéric Kiffer, directeur de la MJC Metz Sud
À Metz Sud, on compte 900 adhérents habitués à la vie associative, adultes et enfants. Le périscolaire, ce n’est en effet pas que le soir. Garde pendant les vacances, les mercredis, un encadrement personnalisé et des activités ludiques sont régulièrement organisées. Et moins de postes d’accompagnateurs pour la structure, c’est moins d’enfants accueillis chaque jour.
Des coupes budgétaires dures
La décision brutale de l’État visant à réduire drastiquement le nombre d’emplois aidés a vite touché les centres sociaux et les associations solidaires. Ces emplois sont jugés non-prioritaires, n’étant pas considérés comme des urgences sanitaires et sociales. Pour Frédéric Kiffer, le plus scandaleux dans ces coupes budgétaires, c’est l’absence de notice. “Le gouvernement ne nous a rien dit, on a appris cette coupe de budget fin juillet”, explique t-il. Des mesures inattendues, selon le directeur de MJC, puisque “courant 2017, on avait un budget fixe. En Juillet, c’est 10% qui nous sont coupés”. Un manque d’environ 45.000 euros dans ses finances.
Une mairie anxieuse
La colère des associations messines, entièrement responsables de l’encadrement périscolaire du soir, se confond avec l’inquiétude de la mairie. “Si les MJC perdent ces emplois, c’est très problématique”, appréhende Isabelle Kaucic, première adjointe au maire de Metz. “On ne sait pas comment, demain, seront financés ces postes si d’aventure ils devaient être supprimés”, admet-elle.
Des élus sourds
Après avoir contacté quatre députés lorrains (LREM) sans succès, les acteurs du périscolaire de Metz sont dépourvus d’interlocuteurs pour les éclairer. “Même pas un accusé de réception”, regrette-t-on à la MJC de Metz Sud, pour qui il est difficile de se faire entendre. Personne ne semble imaginer d’issue à ce manque de financement, pas même Frédéric Kiffer, affligé par la situation. Le directeur est au pied du mur : “des solutions, il n’y en a pas”.