Les contes de Disney appuient le propos du ministère pour lutter contre le gaspillage alimentaire

La quatrième édition de la journée nationale de lutte contre le gaspillage alimentaire a eu lieu dimanche 16 octobre. Organisée par le ministère de l’Agriculture, c’est l’occasion de revenir sur l’ampleur du gâchis, et les conséquences environnementales que cela entraîne.

 

Deux millions trois cents tonnes : C’est la quantité d’aliments jetés chaque année par la grande distribution française, selon l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie). Un chiffre qui fait froid dans le dos lorsque l’on connaît l’impact produit sur l’environnement. Exploitation et pollution inutiles des terres cultivables, consommation d’eau, d’énergie, gestion des déchets et augmentation du trafic routier sont autant d’aspects résultants du gaspillage alimentaire, défini dans le pacte national « anti-gaspi’ » de 2013 comme étant « toute nourriture destinée à la consommation humaine qui, à une étape de la chaîne alimentaire, est perdue, jetée, dégradée ».

L’objectif du ministère de l’agriculture : réduire de moitié le gaspillage alimentaire d’ici 2025. Législation, appel à projets « zéro déchets, zéro gaspillage », campagnes d’information : cultiver de façon durable et éviter le gâchis deviennent des priorités du quotidien

Dans cette lutte, les grandes surfaces sont montrées du doigt. De la production à la distribution en passant par la transformation : les pertes sont présentes tout le long du processus. Une journée de pêche un peu trop bonne, et le surplus est jeté. Une carotte qui ne correspond pas aux critères esthétiques, et c’est le drame. Chaîne du froid brisée, emballages abîmés ou date de péremption qui se rapproche à grand pas : le gaspillage alimentaire est partout.

 

Un engagement à questionner

 

Pourtant, tous les commerces ne doivent pas être mis dans le même sac. Souvent jugées en grande partie responsables de ce gaspillage alimentaire, certaines grandes surfaces prennent le contre-pied de cette image accusatrice. C’est en tout cas ce qu’affirme l’enseigne Intermarché. La marque des mousquetaires prône fièrement ses initiatives : ventes de fruits et légumes « moches », vente en vrac, barquettes de restes destinées aux animaux et prix cassé sur les produits au délai de consommation court. Au-delà des principes défendus, ces initiatives sont le moyen de valoriser la marque.

Le problème ? Leur site internet ne fait état que d’un magasin« pilote » participant à ces opérations. Contactée, l’enseigne n’a pas souhaité nous répondre. Ce qui pourrait nous interroger sur l’étendue de cet engagement.

De quoi réfléchir à deux fois avant de jeter un trognon un peu trop cuit ou un morceau de pain rassi.

 

Face à cela, le gouvernement s’engage. Le onze février dernier, le sénat a adopté une loi. Le but ? Jeter moins, mais pas que. Les dons, devenus obligatoires par cette loi, sont un moyen de répartir les denrées, en donnant les invendus à des associations caritatives ou encore en interdisant leur javellisation pour les surfaces de plus de 400m carré. Enjeu économique ou réelle prise de conscience des risques environnementaux ?

D’autres acteurs se disent participer à la lutte contre le gaspillage alimentaire, chacun à sa manière. C’est le cas notamment de Terre et humanisme, une association qui a pour but de sensibiliser au respect des sols et de former à une production saine et responsable.

« On cherche à protéger les ressources. Pour cela, on forme des personnes à l’agroécologie. Cela consiste à redonner une autonomie à la terre, qu’elle puisse se suffire à elle-même dans la production des richesses» détaille la chargée de communication de l’association. Exit donc pesticides et engrais chimiques, la nature retrouve ses lettres de noblesse.

« Quand on forme au compostage, on apprend à moins gaspiller puisqu’on réutilise nos déchets. En prônant une utilisation plus respectueuse des ressources, on participe forcement à cette lutte puisqu’on limite la productionpoursuit la chargée de communication.

Des initiatives qui visent à limiter la production pour ne plus gaspiller en aval. Et si c’était ça la solution de demain ?