Bourses, Aide Personnalisée au Logement (APL), Allocation de Logement Sociale (ALS)… des solutions existent pour les étudiants mais ne sont pas toujours suffisantes. De plus en plus de jeunes sont obligés de jongler entre études et job d’appoint.
Affiche de sensibilisation de l’UNEF
« J’ai toujours travaillé, depuis ma première année. Pas par choix mais parce que j’en ai vraiment besoin », confie Vanessa Gavoille, étudiante en Doctorat de Lettres à Nancy. Vanessa n’est pas boursière. Comme pour d’autres familles de classe moyennes, le système de seuil des bourses de l’Education Nationale l’empêche d’avoir accès à une aide financière. Les critères d’attribution sont basés sur le revenu des parents et ne prennent pas en compte la situation personnelle des étudiants.
Travailler pour étudier
Sans job d’appoint, Vanessa n’a pas les moyens d’assurer les dépenses liées à ses études. Comme elle, une forte proportion d’étudiants se retrouve dans l’obligation d’exercer une activité salariée. Un chiffre qui tend à augmenter. Selon l’Observatoire de la Vie Etudiante, en 2010, 50,3% des étudiants travaillaient durant l’année universitaire, soit 4% de plus qu’en 2006. « Le problème, c’est que les aides accordées n’augmentent pas proportionnellement au coût de la vie », regrette Lucas Beaujolin, responsable des questions de société de l’Union Nationale des Etudiants de France (UNEF). Sécurité sociale, droits universitaires, achats de fournitures scolaires… les dépenses s’accumulent. « Dans mon cas, je travaille l’été en continu pour payer mon inscription et ma caution », témoigne Vanessa. « En Master 1 et en CAPES, j’ai payé 600 € de frais d’inscription. Sur une année, je dois dépenser environ 600 € pour acheter des livres. Je paye 370€ de loyer charges comprises et je touche 150€ de la caisse d’allocations familiales ». Une fois leur loyer payé, le budget des étudiants se réduit souvent à peau de chagrin. Pour pouvoir joindre les deux bouts, ils en viennent à sacrifier leur alimentation. « Quand je fais mes courses, j’achète uniquement le strict nécessaire ».
Risque d’échec et job d’appoint
Débourser plusieurs centaines d’euros pour étudier, cela en décourage plus d’un. Selon l’UNEF, 40% des étudiants qui abandonnent leur cursus le font pour des raisons financières. Travailler en plus des études est une solution pour certains. Mais l’UNEF met en garde : un étudiant salarié a deux fois plus de risques d’échouer. Et quand ils réussissent à tenir le rythme, ils occupent souvent des emplois qui sont loin d’être en corrélation avec leur cursus et leurs aspirations personnelles. Agent de patrimoine dans un musée pendant deux ans, agent de maintenance dans un hypermarché l’an dernier… Pour Vanessa, les jobs se sont succédé sans lien direct avec sa formation. « Mon objectif est de devenir professeur de français. Depuis deux mois, je fais des vacations dans des collèges ». Un travail plus en adéquation avec son futur métier, mais qui a ses inconvénients : «Je fais beaucoup de déplacements car l’un des établissements est dans les Vosges et l’autre à Nancy. Je gagne 600€ par mois et une grande partie va dans l’essence», regrette-t-elle.
Budget transport, loyer, frais liés aux études… Désormais, les jeunes sont passés maîtres dans l’art de la soustraction.