On le pensait sur le déclin mais Facebook a réagi en sortant le chéquier. La société de Mark Zuckerberg a annoncé le rachat de l’application mobile WhatsApp pour un montant de 16 milliards de dollars (+3 milliards d’actions réservées). Historique.
Dix ans d’existence et un nouvel envol. Le plus célèbre réseau social entame fort cette nouvelle année. Plus de 14 milliards d’euros vont être dépensés pour WhatsApp, une application en plein essor, aux 450 millions d’utilisateurs. Un rachat inédit et réfléchi qui devrait lui assurer une longueur d’avance sur ses concurrents. « La somme est gigantesque, surtout pour une entreprise relativement petite » de 55 employés, reconnaît dans 20minutes l’analyste Brian Blau. Mais au-delà de « l’effet choc » du montant, il estime que Facebook « voit de la valeur sur le long terme. »
Ce graphique compare la croissance de WhatsApp à celles d’autres poids lourds. Seulement quatre ans après sa création, l’application de messagerie compte trois fois plus d’utilisateurs que Facebook et Gmail à la même époque, et huit fois plus que Twitter et Skype. Une croissance vertigineuse qui a de quoi démoraliser ses « concurrents » : un million de nouveaux utilisateurs télécharge chaque jour l’application. Mark Zuckerberg en est donc certain : « WhatsApp va rapidement atteindre le milliard. » Une barre symbolique qui va permettre mécaniquement d’acquérir de la valeur.
La maison s’agrandit
Facebook n’est plus qu’un réseau social, mais un conglomérat naissant. Après avoir acheté Instagram pour un milliard de dollars en 2012, Facebook avait aussi tenté d’acquérir Snapchat en novembre dernier. La stratégie de Zuckerberg est claire : racheter ceux qui peuvent lui voler son succès.
WhatsApp est une application qui fonctionne comme les SMS, sauf que les messages passent par Internet. Il est donc gratuit et permet d’échanger des messages écrits ou sonores ainsi que des vidéos, d’un bout à l’autre du monde. Cette nouvelle acquisition devrait rattraper le flop de Messenger : ce système de messagerie de Facebook n’avait pas convaincu. Selon le magazine Challenges, en investissant de la sorte dans le secteur de la communication, Facebook grignote sur le marché des opérateurs télécoms… sauf que ce dernier a aussi besoin d’eux en tant que fournisseurs d’accès à Internet. Le site du Monde rappelle une statistique surprenante : le volume de messages envoyés via WhatsApp approche le volume entier des SMS des opérateurs télécoms mondiaux, ce qui équivaut à 7 000 milliards de messages par an.
Quel modèle économique ?
Le directeur de WhatsApp, Jan Koum (qui rejoindra le conseil d’administration de Facebook), rejette catégoriquement l’idée d’insérer de la publicité. Mark Zuckerberg semble aujourd’hui sur la même longueur d’onde. Mais rien ne garantit qu’il ne changera pas d’avis. Mais d’autres pistes de revenus, comme une hausse de l’abonnement (actuellement fixé à 99 cents par an après une année gratuite), sont à l’étude. Dans tous les cas, le réseau social remporte une bataille décisive dans la guerre des messageries. Google était aussi sur le coup : son PDG, Larry Page, aurait tenter d’empêcher son mariage avec Facebook, selon le Figaro.fr.