Mazzer Pirodon Anna – Miroux Emmanuelle – Rabin Marie
La 19ème édition du Festival de l’écologie et de la nature a mis à l’honneur le Brésil tout en évoquant la biodiversité de la Lorraine. L’occasion pour les adeptes de la faune et de la flore lorraines de mobiliser.
« Vous connaissez bien la grande barrière de corail, mais ce qu’il y a autour de chez vous, dans les étangs, est-ce que vous connaissez ? » Une question que le président de l’association Faune et Flore Aquatique de Lorraine (FFAL), Alain Iemfré, aime poser à ses interlocuteurs. Créée en 2012, l’association, composée d‘une vingtaine d’adhérents, vit au rythme de la nature en réalisant des films documentaires sur les espèces locales aquatiques. “Nous venons de Reims pour être présents au festival, on a plus d’une heure de route”, confie Liliane Vincent, adhérente et motivée depuis quatre ans avec son mari. Loin de rester focalisée sur la faune et la flore aquatique, l’association s’est diversifiée autour d’autres thématiques comme l’espace (sic) ou les fossiles.
Valoriser pour protéger
L’association s’est construite dans le but de valoriser les écosystèmes lorrains des cours d’eau douce. Les membres capturent ces écosystèmes avec des caméras 4K avec l’objectif de faire connaître la diversité des espèces présentes “en dessous de l’eau, que le grand public ne peut pas voir« . Redécouvrir des espèces pensées disparues dans la région : voici l’une des tâches des dizaines de films de la FFAL réalisés depuis sa création.
La sangsue médicinale, ver considéré comme effacé des cours d’eau et mares, est de retour d’après l’association. Ce spécimen, en diminution à cause de son utilisation en médecine et de la destruction de son habitat, a été localisé dans des zones spécifiques. Dès lors, la région Grand Est a agi pour la protection de ces zones. La plus connue est désormais la réserve naturelle de Lachaussée.
Mais comme le précise Frédéric Pautz, directeur du Jardin Botanique Jean-Marie-Pelt à Nancy , dont l’association est partenaire, les plantes des réserves naturelles pâtissent du réchauffement climatique : “On voit des espèces du midi de la France qui apparaissent et malheureusement des espèces alpines des Vosges qui disparaissent en raison du changement climatique”. Des fleurs comme la Trientale d’Europe et la Calla des marais sont des espèces que nombre de Lorrains ne pourront bientôt plus admirer.
« Ce qui est aberrant c’est qu’on leur fait ramasser la merde des adultes »
L’objectif premier de l’association est d’attirer l’attention sur les espèces des cours d’eau en Lorraine. Les adhérents sont engagés dans le domaine pédagogique. Ils cèdent les droits d’auteur de leurs films à des écoles. Celui consacré au centre de sauvegarde de la faune lorraine attire l’attention des enfants sur les blessures infligées aux animaux par les barbelés et clôtures.
Pour aller plus loin, les membres apportent de l’aide aux écoles dans la réalisation de projets. Ainsi, le projet J’aime la nature a pu voir le jour aux côtés d’un établissement de Pont-à-Mousson. Réalisé dans le cadre de la semaine de la biodiversité, ce mini-film a favorisé la participation au « Nettoyage de printemps ». Un élément dont s’indigne Jean-Louis Bianchin : « Ce qui est aberrant c’est qu’on leur fait ramasser la merde des adultes ».
Liliane Vincent, quant à elle, met en avant les orchidées de la région au travers de photos et peintures. « Elles sont toutes petites, les fleurs sont parfois microscopiques, mais ce sont bien des orchidées« . Ses tableaux à l’huile sont utilisés au cours du festival. Les enfants ont pour mission d’identifier les orchidées peintes parmi les photos. Des plantes en danger, à préserver et protéger.