Depuis près de 15 ans, le FC Metz est en chute libre. Vice-champion de France 1998 et finaliste de la Coupe de la Ligue l’année suivante, le club mosellan rouille désormais en troisième division. Toutefois, l’espoir de retrouver un jour le niveau de l’élite n’est pas exclu.
Cinq mois après la descente en National, point d’orgue d’une chute vertigineuse, le contraste est saisissant au FC Metz. La tension et les pleurs ont laissé place à la sérénité et aux sourires. Il faut dire que le début de saison des Grenats est remarquable : deuxième en championnat après onze matchs, le club lorrain a de quoi voir venir. Albert Cartier, ancien joueur et entraîneur du club, a repris les rênes. « Nous avons fait beaucoup d’efforts en préparation. Les garçons ont répondu présent dans la difficulté, ce qui nous a permis de faire un début de saison intéressant », explique le Vosgien pour Webullition, mais reste tout de même prudent pour la suite. « Il reste encore un sacré chemin à faire, il ne faut pas se relâcher. » Prudence, donc, car les Messins n’oublient pas d’où ils viennent.
Après la pluie, le beau temps, dit-on souvent. Pour le FC Metz, c’est plutôt le contraire. À la fin des années 90, les Grenats font peur, sont abonnés aux premières places et participent régulièrement aux joutes européennes. Mais une chute vertigineuse plonge le club en deuxième division dès 2002. Les Messins se débattent, remontent en Ligue 1, puis redescendent, remontent à nouveau avant de redescendre dans la foulée…
En juin 2010, le FC Metz vient de manquer pour la deuxième année consécutive la promotion en Ligue 1 et décide de faire appel à Dominique Bijotat, entraîneur chevronné et habitué de l’élite. Seulement, rien ne se passe comme prévu. En l’espace de deux ans, les pensionnaires de Saint-Symphorien perdent leur jeu et leurs valeurs. Après avoir frôlé la descente en 2011, Metz est relégué en troisième division le 11 mai dernier. Un véritable séisme. Le club se prépare à vivre l’anonymat du championnat National et voit planer au-dessus de lui les spectres de Strasbourg et Grenoble, deux anciens clubs de première division tombés dans l’oubli.
Du neuf avec du vieux
Intelligemment, Albert Cartier est parvenu à faire de cette équipe à la dérive, un groupe sain et stable. Le message est clair : cette saison, place aux jeunes formés au club ! Les Mosellans ont besoin de retrouver l’identité qu’ils ont perdu en chemin. De plus, Grégory Proment, joueur de Caen formé à Metz, décide de revenir à la maison pour aider son club de cœur à retrouver la place qu’il mérite dans le paysage footballistique français. Metz recrute également gratuitement Johan Carrasso et Kévin Lejeune, habitués de l’élite. L’équilibre entre jeunesse et expérience est parfait, Metz enchaîne les bonnes performances.
Autre facteur démontrant le renouveau messin : sa souveraineté à Saint-Symphorien. L’an dernier, Les Lorrains n’ont remporté qu’un quart de leurs matchs à domicile. Cette saison, c’est pour l’instant un sans-faute, avec sept victoires en sept rencontres. Se montrer intraitable à la maison est souvent l’une des qualités premières d’un futur champion. Alors que nous ne sommes pas encore au tiers de la saison, Metz a déjà inscrit presque autant de buts que sur tout l’exercice précédent (24 contre 30) ! Le fidèle public grenat ne peut qu’apprécier.
Si le temps des Robert Pirès, Louis Saha – formés au club – ou encore Franck Ribéry – qui a fait ses débuts en professionnel à Metz – paraît loin, le club lorrain semble aujourd’hui repartir sur une dynamique positive. La qualité de jeu tient toutes ses promesses et les bons résultats s’enchaînent. S’il reste encore un long chemin à parcourir, le soleil devrait rapidement revenir sur Saint-Symphorien.