Le NPA a décidé de la jouer solo pour les régionales 2010 en Lorraine. S’affranchissant de tout rapprochement avec le PS au premier tour, le parti prend ses distances avec l’extrême gauche du PC et du Front de Gauche. Ces élections sont aussi l’occasion pour la bande à Besancenot de mettre en avant des jeunes militants sur ses listes. Parmi ces nouvelles têtes, Hélène Hebenstreit, 26 ans, mènera sa première campagne comme tête de liste en Moselle.
Pouvez-vous revenir pour nous sur votre parcours ?
Je suis employée à la ville de Metz pour les bibliothèques depuis 2007, à la médiathèque de Borny. J’ai commencé à militer au NPA (LCR à l’époque, ndlr) en 2005. Je faisais avant partie des Jeunesses Communistes Révolutionnaires et de diverses associations notamment de lutte pour les droits de la femme.
Pourquoi avoir choisi le NPA ?
J’étais en colère contre la société mais je n’avais pas d’opinion fixe. Cette colère est venue à l’époque de ma situation précaire d’étudiante, qui m’a poussé à travailler pour financer mes études. Dans un ordre plus général, je suis révoltée par les envers du capitalisme et de la mondialisation. J’ai en moi ce désir de changer une société fondée sur le profit. Ce choix du NPA est donc un mix entre mes convictions générales et mon parcours personnel, qui fait que j’adhère à l’anticapitalisme.
Quelles sont les grandes lignes du programme du NPA ?
Nos mesures phares : la gratuité des services publics, car c’est un besoin commun et surtout ce serait un poids en moins sur les salaires ! En plus cela entraînerait une diminution du trafic routier profitable à l’environnement.
Nous réclamons également l’arrêt des subventions aux entreprises privées, pour les reverser aux services publics. L’Etat et avec lui la région accordent trop d’aides sans condition à des entreprises qui ensuite licencient souvent sans raisons valables, comme c’est le cas pour la Smart de Hambach qui va réduire la moitié de son personnel alors qu’elle a plutôt bien résisté à la crise.
Comptez-vous inscrire votre campagne dans la tendance écologique ?
Oui, en partie, une écologie sociale. La région regorge d’activités polluantes. Nous voulons diminuer les aides à l’agriculture intensive, qui se comptent par dizaines de millions d’euros. Nous proposons de réduire de façon conséquente les subventions octroyées à la centrale nucléaire de Cattenom. Toujours dans cette optique d’opposition au nucléaire, nous nous opposons fermement au maintien de la centrale d’enfouissement de déchets nucléaires de Bure.
Pourquoi ce choix d’une liste autonome ?
Cette décision a été prise au niveau national, car les négociations avec les autres partis de gauche ont échoué. Nous voulions dans un premier temps marcher aux côtés de Mélenchon et de Lutte Ouvrière (Ligue ?) pour ces élections, mais ça a coupé court. Nous revendiquons notre indépendance du PS, au contraire du PC et du Front de Gauche. Ce n’est pas une volonté sectaire, simplement on veut défendre notre façon de penser. La gauche plurielle bis, non merci !
Revenons à votre engagement personnel : la politique et vous, est-ce un engagement à long terme ?
Je veux défendre les idées que j’estime justes et pertinentes. Cela fait 10 ans que je milite, et quand j’ai des retours positifs de la population, je vois que nos revendications font sens. J’aime chercher à convaincre les gens de la nécessité de changer la société. Surtout que je me sens préoccupée par cette marche inquiétante du monde sur le long terme, avec l’allongement de la durée de cotisation pour les retraites (?). Tant que mes idées auront un impact, je continuerai à les défendre !