A l’occasion du soixantième anniversaire de la disparition de Jean Cocteau, la ville de Metz lui rend hommage. Une exposition est installée à la Porte des Allemands, du 11 octobre au 31 janvier 2024. Jean Cocteau laisse une trace indélébile de son amour vibrant pour la ville de Metz. A vous, désormais, de l’explorer !
Jean Cocteau est un « poète-orchestre », comme le soulignait son ami et écrivain Louis Aragon. On le connaît soit pour son cinéma, pour sa poésie ou encore son travail au théâtre. Christian Schmitt, critique d’art de 71 ans, est le commissaire de l’exposition messine. Il a travaillé de concert avec les médiathèques et le pôle patrimoine culturel de la ville afin de rendre un hommage ardent à l’artiste. « Mon souci premier était [d’étudier] Cocteau en tant que praticien, en tant que créateur, je m’intéresse à l’artistique, aux dessins et non à l’homme littéraire, de théâtre ou au poète », explique Christian Schmitt. L’exposition retrace les multiples talents artistiques de Jean Cocteau et plonge le public dans le projet de réalisation des vitraux de l’église Saint-Maximin à travers diverses maquettes, de photographies mais aussi de lettres.
Vitraux de l’Eglise Saint-Maximin – Source : Christian Schmitt
Cocteau, créateur des vitraux de l’église Saint-Maximin
C’est dans le quartier de l’Ancienne ville qu’il est possible d’observer les vitraux de l’église Saint-Maximin réalisés par Jean Cocteau. Prévus à l’origine pour la cathédrale mais refusés par le comité religieux de l’époque, c’est finalement Saint-Maximin qui les reçoit. Des vitraux représentatifs du travail de Cocteau – très stylisés, aux couleurs bleuâtres – ,voici l’emprunte patrimoniale offerte à la ville de Metz. Cette œuvre, pérenne, reste très méconnue des Messins et pourtant ses couleurs attrayantes ont de quoi retenir l’attention des visiteurs.
Un acte d’amour pour Edouard Dermit
Cocteau est un amoureux de Metz, mais avant tout amoureux d’un Messin. Retour en 1947, lorsque Jean Cocteau fait la rencontre d’un homme, Edouart Dermit, un jeune Lorrain. Il travaille dans les mines et s’adonne en parallèle à la peinture. Lors d’une exposition à Paris, le jeune Édouard fait la rencontre de Jean Cocteau et tous deux s’engagent ensemble. Édouard devient le jardinier de Cocteau et en échange, il l’introduit dans le monde de l’art. Épris du charme du jeune homme, c’est sur les pas d’Edouard que Jean Cocteau découvre la ville de Metz. Cette exposition donne accès à des lettres ou photographies de leurs échanges.
Il suffit d’un homme amoureux et passionné d’art, pour que Metz devienne un lieu d’éternité. Christian Schmitt l’affirme : « C’est de cette manière, à Metz, que Jean Cocteau signe sa dernière œuvre majeure [les 24 vitraux de l’église Saint-Maximin] au début des années 1960. Cette œuvre, c’est un acte d’amour en direction de son ami, Edouard Dermit et finalement pour la ville de Metz ».
Elise Blanchard