Chaque année, ils sont environ 800. Habillés de rouge vif, vous ne pouvez pas les rater. Ce sont les bénévoles du Marathon Metz Mirabelle, éléments humains indispensables de la préparation au jour J. On vous emmène à leur rencontre dans les coulisses de la 9ème édition.
Mercredi 10 octobre
« C’est une grande famille ici, tu vas voir », annonce Alexandra, chargée de production, alors qu’elle m’entraîne dans le dédale de couloirs du complexe sportif Saint-Symphorien. Rapidement, nous nous retrouvons dans une grande salle aux murs gris et au sol couleur orangée. On aperçoit, bien disposés au milieu, de longues tables en bois et quelques chaises. Il est 13h07, les bénévoles reviennent tout juste de leur pause déjeuner qu’ils prennent ensemble tous les midis. Chacun semble absorbé par sa tâche, et seules quelques blagues lancées de vive voix viennent troubler le froissements des sacs en toile et du papier. Car tous savent bien ce qu’ils ont à faire. À l’image de Marie-France, bénévole depuis la première édition il y a 9 ans. Elle revient chaque année pour l’ambiance conviviale et consacre toute sa semaine au marathon. Une enveloppe en papier kraft dans les mains, elle explique : « là on prépare les enveloppes coureurs. Dedans on met le dossard, un ticket pour le parking et un ticket pour le vestiaire ». Un travail simple mais de longue haleine, quand on sait que les participants seront cette année environ 7000.
Sur la table d’à côté, des sacs verts vifs s’éparpillent. Joël, responsable de la lignée d’arrivée sur le marathon, les prépare pour les participants aux 10 kilomètres. À l’intérieur, on trouve un assortiment de prospectus, goodies et guides nécessaires à la bonne préparation de la course. Pendant ces quelques jours, les bénévoles vont en préparer plus de 7500.
Si ce travail à la chaîne peut paraître redondant, il est toujours effectué dans la bonne humeur. Et les bénévoles ne comptent ni leurs heures… ni les kilomètres. « J’en ai fait plus de 12 hier, s’exclame Anne, on en fait des aller-retours ! ».
Samedi 13 octobre
Comme tous les ans, le samedi, le village du Marathon s’ouvre place de la République. L’occasion pour les curieux de visiter les stands des partenaires, d’assister à des animations ou de participer à des quiz. Pour les coureurs ce jour est décisif. En effet, c’est sous la grande tente blanche près de l’esplanade qu’ils doivent récupérer leurs dossards. Fini de rire pour les bénévoles, les enveloppes marrons doivent passer de main en main le plus rapidement possible. J’y retrouve Anne, déjà présente depuis plusieurs heures, qui ne sait plus où donner de la tête : « Plus tôt dans l’après-midi on s’ennuyait, mais là c’est le grand rush. » Certains seront là jusqu’à 18h30, à la fermeture du village. Ce qui ne les empêchera d’être à leur poste dès 7h le lendemain.
Dimanche 14 octobre
Le jour J, impossible de suivre tous les bénévoles ou d’offrir une liste exhaustive de leurs missions sur le marathon. Ils sont partout, tout le temps. J’en croise au départ, s’affairant à consigner les sacs des coureurs ou à leur indiquer la place qui leur est réservée sur la ligne. Sur le parcours, alors qu’ils signalent ou ravitaillent tout en prodiguant des encouragements. Sur la ligne d’arrivée, ils félicitent, donnent les récompenses et des couvertures de survie.
Je m’amuse de remarquer que c’est le dimanche que la moyenne d’âge est la moins élevée. Là où les jours précédents je n’avais échangé qu’avec des retraité(e)s, on remarque quelques jeunes habillés du K-Way rouge de circonstance. Pour Julie, qui s’occupe des médailles, c’est sa toute première expérience bénévole. Un saut dans le grand bain agréable, « on est encadré, y’a des gens qui sont là depuis longtemps qui nous expliquent bien ce qu’il faut faire ». Elle envisage déjà de revenir pour le 10ème Marathon.
Alors que je m’apprête à quitter la zone d’arrivée, je remarque une bénévole qui a troqué le rouge pour le gris, plus sobre, des t-shirts. Devant la tente du ravitaillement, une bouteille d’eau dans chaque main, elle fait de grands signes aux coureurs pour leur proposer nourriture et rafraichissements. Responsable du stand, elle vient au Marathon depuis 9 ans « parce que je suis sportive, j’ai des amis qui le font et puis il faut des gens efficaces, tout le monde ne l’est pas ». Alors que je tente d’obtenir des réponses à mes questions elle se dérobe plusieurs fois, distribuant de l’eau à tous les coureurs passant à proximité. Reviendra t-elle l’année prochaine ? Réponse négative : « je vais avoir 70 balais, va falloir que je me calme ». Heureusement, elle pourra compter sur Anne, Joël, Chantal, Marie-France et tous les autres pour prendre le relais et assurer, une dixième fois, l’organisation du Marathon Metz Mirabelle.
Rémy Chanteloup