Svetlana Schmeltzer, 52 ans, est guide conférencière à l’Office de tourisme de Metz depuis plus de 17 ans. Originaire de Moldavie, elle arrive en France en 2003 et se fixe pour mission de guider les touristes en étant dynamique, expressive, enthousiaste et efficace.
L’accueil que j’ai eu à l’Office de tourisme de Metz était à l’image de la guide conférencière : captivant, surprenant et instruisant. Le hall d’entrée présente des tracts de tous les côtés qui mettent en avant la beauté et la complexité de cette ville. Son architecture, son urbanisme, son histoire et bien d’autres traits de Metz sont dépeints en ce hall. On peut admirer des photos de la cathédrale, du centre piéton mais aussi de certaines communes de la ville, porteuses d’un cadre naturel verdoyant et apaisant. Avant même que la guide me prenne en charge, la sensation d’être guidé était en moi par une transmission d’émotion qui règne dans l’air. Notre rencontre s’est faite dans son bureau, rempli lui aussi de tracts et de cette atmosphère plus culturelle que jamais. Svetlana Schmeltzer est dans l’humain et le social depuis sa première profession. Avant d’arriver en France en 2003, elle était professeurs de français dans des écoles primaires et des collèges en Moldavie, son pays d’origine. « J’ai toujours voulu transmettre des connaissances et parler de culture vaste et étrangère aux gens. J’aime les gens curieux, je leur transmets ma passion », explique l’ancienne professeur. Une fois en France, la Moldave déterminée ne change pas d’optique : « Qui dit nouveau territoire, dit nouvelle culture et donc nouvelle transmission ».
D’une passion artistique à une transmission dynamique
Svetlana Schmeltzer aime l’art depuis son enfance. Que l’on parle de théâtre, de littérature, de poésie ou d’architecture, elle s’intéresse à tout. Avant de devenir guide, elle a pris le temps de découvrir Metz pendant deux ans pour être certaine de saisir la grandeur de la ville. Ses visites ont commencé par la cathédrale où elle remarque ses vitraux. « Je me suis senti submergée d’émotions et j’ai eu envie d’aller en parler à tout le monde, c’est là que j’ai su que je voulais devenir guide » : précise-t-elle. Son âme de professeurs ne s’est pas envolée, elle transmet toujours ses connaissances grâce à une pédagogie «dynamique et originale». Pour elle les guides trop lents, passifs ou même ennuyeux sont une perte de temps pour les touristes. Elle se donne pour mission de jouer une pièce de théâtre : « Être guide, c’est jouer un rôle. Comme quand on est profs, on se met en scène, on se met en avant ». Lorsqu’elle présente la cathédrale de Metz, elle n’hésite pas à parler très fort pour ne perdre personne.
Des difficultés qui la poussent à l’adaptation
Elle fait constamment face à des difficultés dans son métier, mais ne laisse pas abattre, elle s’adapte. Durant les confinements liés au covid, elle a mis en place avec l’Office de tourisme un système de visite gratuit. Le principe est simple : on se connecte sur zoom en visio et fait la visite d’un lieu sur une interface 360 degrés. Se voulant entreprenante, elle était l’une des premières à être équipée d’un tel système. Elle parle sur zoom, les touristes posent leurs questions et peuvent naviguer dans des lieux en direct sur des images en haute définition. « Aucun touriste n’était confiné avec moi, je les faisais rêver et voyager », confie-t-elle. Une autre difficulté dans ce métier est le fait d’être monotone, de ne pas évoluer et de ne pas montrer d’ambition. Mais Svetlana Schmeltzer n’a pas peur de la monotonie : «Je suis déterminée et acharnée, je déteste être monotone et dans la répétition.» Elle propose aujourd’hui de conserver son système de visite en visio pour les personnes handicapées ou pour les malentendants et souhaite étendre le projet dans d’autres offices.
Une guide qui se renouvelle par sa polyvalence
« Comment donner envie aux nouvelles générations d’aller à la colline de Sainte-Croix ou dans la commune de Borny ? Je me renouvelle en permanence », ajoute l’ancienne professeur. Pour montrer «la richesse de la ville» aux nouveaux touristes, elle se bat pour être dans l’action en évoluant. Elle profite des temps morts du tourisme, comme entre l’été et noël, pour proposer des nouvelles visites en préparant des nouveaux discours plus attractifs. Elle incite les autres guides conférenciers à se rendre à des conférences et à étudier d’autres territoires dans le grand-est et même partout en France. Pour elle, c’est un métier où il faut chercher la perfection pour ne pas donner de fausses informations aux touristes ou faire des erreurs. Etant polyvalente, elle apprend un grand nombre de langues. Elle sait parler français, russe et roumain et apprend l’italien, l’espagnol et le portugais : « Je veux parler à tous les touristes ». Elle est enjouée et optimiste par rapport à l’avenir, pour elle : « internet ne remplacera pas les guides, la culture n’est pas remplaçable, alors les guides non plus ».
NC