Ludivine, 60 ans, combat plusieurs cancers depuis 2001. Plus de 1500 piqûres, de nombreuses chimiothérapies et rayons… une bataille qu’elle entend gagner, et dont elle témoigne dans un entretien vidéo. Pour expliquer sa maladie, pour informer les femmes.

En octobre 2015, Ludivine apprend qu’elle est porteuse du gène BRCA2, qui favorise l’apparition de cancers du sein ou des ovaires. Surtout, il se transmet de mère en fille. « Lorsque que j’ai appris que ma fille avait un cancer. C’était très très dur pour moi». Plus que les cancers et les chimios, raconte Ludivine. Une personne sur 1.000 est porteuse du gène – et beaucoup l’ignorent. Depuis le reportage, elles reçoit de nombreux messages d’internautes « je vais aller me faire dépister, ça m’a ouvert les yeux », dit l’une. « Je conseille d’aller faire un dépistage, c’est pas à 40 ans qu’il faut le faire mais beaucoup plus tôt ! ». En 15 ans de maladie, Ludivine constate que la médecine a évolué. «d’un point de vue humain, consultation, c’est une grande évolution. Ils maîtrisent mieux le sujet et savent comment s’y prendre ! ».

L’histoire de Ludivine et du « crabe » commence en 2001 : elle a des douleurs, des hématomes. Après une mammographie et une biopsie, les médecins lui décèlent un cancer au sein droit. « J’étais très fatiguée, je n’arrivais plus lever mes bras ». On lui enlève les ganglions malins, mais elle garde son sein. En 2008, elle subit une opération partielle (1/4 du sein), car le cancer est revenu. L’année 2012 : c’était au sein gauche ! « Le 14 février 2013, le médecin m’a fait une ablation totale du sein ». Les ovaires, les trompes y passent aussi. «J’ai débuté mes chimiothérapies et les rayons en 2008, je suis restée 6 mois dans une maison de convalescence». Elle perd plus de 21 kg. Au bout du 11 ème jour, manger devient difficile « je n’avais plus de goût, le corps est bousillé, je ne m’alimentais que de crèmes Fortimel. Plus de libido, plus de vélo on ne peut plus rien faire : c’est un tsunami !».

Ludivine baisse les bras, se laisse mourir. «Mon fils m’a téléphoné et m’a dit : « maman, il faut que tu vives! » Je lui ai promis de me battre et depuis ce jour je ne lâche rien !».
«Le soutien fait beaucoup, le moral c’est 80 % de guérison, j’avance pour mes enfants, mes petits enfants et mes amis », lance la soixantenaire qui a même fini par assumer son crane lisse.

ludivine

Perdre ses cheveux, le cauchemar !

Ludivine poursuit, « Dès la première chimio, les cheveux commencent à tomber au bout de 6 jours. C’était le pire pour moi, un traumatisme ». Au début, elle met une perruque, mais cela lui brûle la tête. « Un jour, je me suis baladé dans un parc avec une amie et ma perruque s’est accrochée à une branche. Je me suis tournée, les gens ont tous regardé. Je me suis dit je l’abandonne, j’ai même rigolé sur le moment ».

Sur le Web, elle n’a pas hésité à se montrer chauve pour montrer aux gens qu’elle est capable de vivre «  que l’on peut s’en sortir ».Quelques-unes de ses amis, se sont même rasées la tête pour la soutenir.« J’avais une chimio toutes les 3 semaines pendant 7 mois, après les rayons pendant 35 jours d’affilés. Les rayons, c’était fatigant, les deux trois premières séances, ça va bien à la troisième ça brûle ». Il faut un an complet pour que la chimio soit éliminée du corps. Admettre la maladie, prend du temps, il faut que le corps accepte, c’est comme une échelle , « j’ai grimpé barreau par barreau pour m’en sortir ». Quand les cheveux recommencent à pousser après les chimios, c’est la joie «j’avais une petite mèche, j’étais super-heureuse ».

Avant Noël, Ludivine a rendez-vous à Nancy cette fois-ci, ils vont lui enlever définitivement le sein droit « j’ai vachement peur mais en même temps je suis contente cela va éviter que le cancer se dirige ailleurs. Je serais tranquille, enfin presque, nous ne sommes jamais à l’abri car le corps fabrique des cellules cancéreuses… » murmure-t-elle.

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