Le Moselle Open terminé, vient le temps du bilan. Julien Boutter, directeur du tournoi depuis cinq ans, revient sur les satisfactions, accrocs et déceptions de cette édition.
Webullition : Cette année, le Moselle Open changeait de lieu. Ce passage de Metz Expo aux Arènes s’est-il fait sans douleur ?
Julien Boutter : Pas sans douleur. Par exemple, le parking ou l’accueil du public sont des éléments sur lesquels nous n’avions pas la main mise. (ndlr : les Arènes sont gérées par une filiale du groupe VEGA). Cela a posé quelques problèmes d’organisation.
W : Malgré ces difficultés, cette nouvelle collaboration avec les Arènes sera renouvelée ?
J.B : Oui ! Nous étions quand même très contents de retourner aux Arènes. Beaucoup de choses ont été faites pour faciliter la venue du public par ailleurs, comme la présence de navette ou de parkings à un euro. Nous avons également eu énormément de retours positifs à propos du court. Tout était joli et fonctionnel. Dans l’ensemble, les gens étaient très satisfaits des Arènes et du spectacle.
W : Vous-même étiez également satisfait par l’affluence ?
J.B : Oui, très satisfait. Il y a toujours autant d’engouement, que ce soit des VIP ou du public. On a accueilli un peu plus de spectateurs que l’an passé (ndlr : 57 600 billets vendus en 2013, environ 59 000 en 2014). Ça fait parti des grandes satisfactions de cet Open.
W : Le forfait de Wawrinka juste avant le début du tournoi n’avait t-il pas jeté un froid ?
J.B : On sait que ça peut arriver, ça fait parti du métier. Ayant été joueur, je comprend les forfaits. Ils peuvent être légitimes. Mais dans le cas de Stan, nous l’avons eu un peu mauvaise car cela nous a été annoncé sans qu’on ait le temps de se retourner. Ce n’est pas normal.
« On a été gâté ces cinq dernières années »
W : La finale sans français, c’était une déception de plus ?
J.B : Non, pas du tout. Le plus important c’est ce que montrent les joueurs sur le terrain. On a été gâté ces cinq dernières années de voir chaque fois un Français vainqueur. Les défaites de Jo-Wilfried Tsonga (en quart de finale) et de Gaël Monfils (en demi-finale) prouvent que le niveau est très relevé au Moselle Open. Et c’est ce que les gens apprécient avant tout.
W : C’était la première année que vous utilisiez le Hawk-Eye : la technologie a été bien acceptée par le public ?
J.B : C’est un plus évident. Non seulement, les gens étaient contents, mais aussi les partenaires, les joueurs, les arbitres, l’ATP et nous-même, à l’organisation. C’est un produit qui est devenu vraiment indispensable dans le tennis.
[toggle title= »Le Hawk-Eye, kézako ? »]Le système d’arbitrage vidéo “Hawk-Eye” est un procédé qui permet aux joueurs de confirmer ou d’infirmer une décision d’arbitrage grâce à une reconstitution de la trajectoire de la balle en images de synthèse. Cette reconstitution se fait simultanément sur les écrans géants du Court Central et sur le direct TV.
W : Quels ont été les joueurs marquants de cette édition ?
J.B : Le vainqueur belge, David Goffin. C’est un beau joueur qui a une très belle attitude sur le court et en dehors. Et sur sa faculté à maintenir un haut-niveau de jeu, il a montré qu’il pouvait être un futur top 10. On peut également citer Hugo Schott, un messin de 18 ans, et Corentin Moutet, 15 ans et champion d’Europe cadet, qui ont fait de belles prestations en qualifications et qui sont tous les deux de jeunes Français en devenir.
W : Que pouvez-vous faire de mieux l’année prochaine ?
J.B : Il y a beaucoup de petites choses, invisibles aux yeux du public, qui vont nécessiter des ajustements. Globalement, on va essayer de développer encore tout ce côté village pour essayer de retrouver un petit peu les mêmes prestations qu’on avait à Metz Expo. Mais cela va demander encore davantage de budget, donc de nouveaux partenariats. C’est dans la recherche de ces partenariats que se situe réellement le nerf de la guerre, le challenge de chaque année.
Photos : Moselle-Open.com / Arnaud Briand