Les designers Erwan et Ronan Bouroullec exposent le fruit de quinze années de travail au Centre Pompidou Metz. En contemplant leurs créations, les visiteurs débordent d’imagination.
Une espèce de gros canapé tout mou nommé « Ploum », une cloison où des formes rondes se chevauchent, des lampes tentaculaires… En exposant au Centre Pompidou Metz, les designers et frères Ronan et Erwan Bouroullec ont imaginé un « bivouac merveilleux », sorte de campement temporaire où le public peut s’approprier chaises, objets, canapés. L’idée: créer un espace nomade, éphémère, où les visiteurs peuvent déambuler en réinventant un nouvel usage à chaque objet.
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Au 3ème étage du Centre Pompidou: une grande salle blanche. Rectangulaire, la pièce est parsemée d’objets. Tantôt banals, parfois loufoques, ils évoquent le quotidien par leur simplicité, intriguent par leur originalité. En passant devant un siège, Gisèle glisse à sa copine «C’est sympa cette chaise, moi j’aime bien le bois, c’est simple ». « On dirait deux fesses, je les vois mal dans mon salon! » répond son amie Marie.
«Et ça on dirait une espèce de ruche pour les abeilles!» renchérit-elle. Gisèle, murmure un brin dubitative «hum hum, pas mal pour une cloison…»
Pour Philippe, 43 ans, cette « cloison » rappelle plutôt « sa jeunesse » où des formes géométriques kitchs ornaient sa tapisserie. Il parle même de « plagiat des 70’s ». Lui préfère les lampes désarticulées, les objets difformes, improbables. Un bivouac ? Pas pour lui, le quadragénaire trouve l’agencement beaucoup trop ordonné, trop propre, « pas assez bordélique ».
C’est pourtant ce qu’apprécie justement sa compagne, Valérie, qui aime les choses « sobres, simples et pratiques ». Elle a d’ailleurs un faible pour les ustensiles de cuisine des Bouroullec.
Ce qui impressionne André, octogénaire, c’est la «superbe robinetterie », dont les pièces sont exposées comme dans un cadre. Ce vieil habitué du Pompidou (il a son « Pass V.I.P ») adore le travail des frères Bouroullec. Il trouve ça « classique et pratique », à l’image de ce gigantesque mur de polystyrène , qui, s’il le mettait dans son salon, lui « éviterait d’avoir à refaire la tapisserie ».
« Plagiat des 70’s » ou créations « modernes »? Les visiteurs ont jusqu’au 30 juillet 2012 pour se faire leur propre interprétation du travail des Bouroullec.