La campagne présidentielle ne se joue pas seulement à travers le prisme des médias nationaux et les grands meetings. Sur le terrain, les militants des fédérations locales s’activent pour défendre leur candidat.

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En Province, les militants locaux se font le relai de la parole des candidats à la présidentielle. (DR)

« Nous avons mis tous nos militants sur les chemins de France pour aller chercher nos 500 signatures », déclarait Louis Aliot, vice-président du Front National, le mardi 13 mars au micro de France Info. Toute la journée, les militants du parti se sont relayés pour passer les derniers coups de fils et tenter d’obtenir les signatures manquantes. Un déploiement de moyens et d’énergies qui n’est pas l’apanage du parti d’extrême-droite mais touche tous les mouvements politiques. UMP, PS, MoDem… Les prétendants à l’Elysée comptent plus que jamais sur la mobilisation de leurs troupes pour fédérer les électeurs.

Changement de vitesse pour les militants

Dans l’ombre, les « petites mains » des partis ont fort à faire. A moins de deux mois du premier tour, l’effervescence règne dans les locaux des fédérations départementales. Le rythme s’accélère et les militants renforcent leur présence sur le terrain : « Nous en sommes à 1 à 2 actions par jour, alors qu’avant nous nous contentions d’une à deux par semaine », explique Xavier Verdetti, responsable des Jeunes Populaires de Moselle (UMP). Collage d’affiches, distribution de tracts, mise en place de cafés-débats… Pendant la campagne présidentielle, le travail des militants augmente considérablement : « nous menons le même type d’actions que d’habitude, mais de façon plus régulière et plus élargie géographiquement », précise Xavier Verdetti. Un surcroît d’activité qui amène Guy Cambianica, président départemental du MoDem, à faire appel à des volontaires non adhérents  pour « renforcer les troupes ». « Plus la campagne avancera, plus il faudra lui consacrer du temps », continue Jonathan Nicolas, militant PS. Pour être au plus proche de la population, le parti socialiste n’hésite pas à frapper aux portes. Une initiative plutôt appréciée, surtout dans les quartiers défavorisés, comme l’explique le jeune homme : « La plupart d’entre eux se sentent délaissés par les politiques. Ils sont heureux de voir qu’on ne les oublie pas ».

Au plus près de la population

Ce dialogue direct avec les électeurs permet d’apporter un complément à la campagne médiatique et aux discours officiels des candidats. « S’il n’y a pas de relai local, les gens ne peuvent pas rencontrer les militants. La campagne reste floue et ne peut pas aboutir à du concret », affirme Martin, 25 ans, engagé au Nouveau parti anti-capitaliste depuis plusieurs années. Xavier Verdetti précise : « Les médias, notamment la télévision et la radio, jouent un rôle majeur, mais les gens n’obtiennent pas forcément les réponses à toutes leurs questions. Lorsque l’émission se termine, il reste des interrogations et notre rôle de militant est d’y apporter des réponses ». La proximité locale permet d’adapter le discours aux problématiques du territoire. « Les militants du MoDem se basent sur les grands thèmes de François Bayrou, qu’ils déclinent selon les populations rencontrées ou le contexte local », détaille Guy Cambianica.

Un intérêt renouvelé pour la politique

Pour les militants, prendre part activement à cette campagne présidentielle constitue aussi un enrichissement personnel. « C’est un plaisir d’aller au contact des citoyens et de tenter de les convaincre. Chaque nouvel adhérent amène une satisfaction personnelle », raconte Jonathan Nicolas. Certains partis constatent d’ailleurs une recrudescence du nombre d’adhésions en période électorale. Xavier Verdetti en témoigne : « Depuis l’interview télévisée du Président fin octobre, on note une grosse vague d’inscriptions. 350 jeunes se sont engagés sur le département depuis un an, c’est 150 de plus que l’année précédente ». Dans les comités des petits partis, les militants ne s’attendent pas à la victoire de leurs candidats. Pour eux, la campagne sert avant tout à diffuser leurs idées à un public plus large. « Grâce à l’élection présidentielle, les gens s’intéressent beaucoup plus à la politique », conclut Martin, du NPA. « C’est le moment idéal pour se faire entendre ».