La Chaouée n’est pas un bar comme les autres. Fortement impliquée dans de nombreuses actions sociales, cette maison citoyenne porte bien son nom. Créée par l’association « Pas assez » il y a à peine trois ans, La Chaouée est en plein envol. Cécile Del Piccolo, chargée de communication de l’association, nous parle de ce petit coin atypique.
Quel concept l’association a-t-elle choisi pour La Chaouée ?
C’est un café associatif. Nous sommes trois membres officiels : Gregory Amen, le coordinateur de l’association « Pas Assez », Adeline Tanne et moi. Les autres sont des bénévoles. Ils sont nombreux à nous aider ! Le principe est simple : pour être client, il faut être adhérent. C’est une gestion en cercle privé qui nous permet de rester indépendants. Pour éviter des contraintes à nos clients, nous avons choisi de ne pas imposer de tarif pour les cartes d’adhésion. Le montant est libre et généralement les clients se montrent assez généreux. La carte leur permet de venir librement sur une année, du mois de septembre jusqu’au mois d’août. Ici, ils peuvent boire un verre, mais aussi faire des jeux de société ou lire des bouquins.
Quels types d’actions sociales propose la Chaouée à son échelle ?
Notre premier objectif est de faire tout ce qui est possible pour aider les producteurs locaux. Pour ça, nous vendons presque exclusivement des produits artisanaux (des bières brassées en Lorraine, des vins mosellans ou encore un large choix de sirops très originaux créés par Valérie Loescher…)
D’autre part, il faut savoir que La Chaouée est surtout un espace de concert. Nous avons une petite salle en sous-sol qui peut accueillir 80 personnes debout ou une quarantaine assises. Chaque semaine nous sommes sollicités par des artistes qui souhaitent se faire connaître. Ici, les concerts sont toujours gratuits. Les musiciens sont rémunérés « au chapeau ».
Enfin, La Chaouée propose aussi des cafés débat tous les mercredis soir sur des sujets divers. Le premier mercredi de chaque mois, le débat se déroule en partenariat avec le café repaire des amis de « Là-bas si j’y suis ». L’animatrice, Julie Babaammi, propose des thèmes de société et échange avec les participants. Certains extraits peuvent ensuite être diffusés dans le cadre d’une émission sur France Inter.
Qu’en pensent les clients ?
Ils sont plutôt satisfaits des initiatives que nous prenons. Nous sommes assez fiers de constater que depuis la rentrée, les adhésions se font de plus en plus nombreuses. Toutes les tranches d’âge sont représentées. Généralement, on peut dire que nos clients sont assez fidèles, ils s’adaptent vite au système. C’est drôle parce qu’on repère tout de suite les nouvelles têtes. Quand ils demandent un coca ou un ice-tea, on sait tout de suite qu’ils ne sont jamais venus ! (ndlr : rires) Mais on leur fait goûter les produits qu’on a en réserve et, bien souvent, ils sont vite convaincus.
L’association tente-t-elle de développer davantage ce projet ?
Oui. Depuis le mois de mai, nous avons élargi notre champ d’action. A côté de La Chaouée nous avons implanté une boutique indépendante : La Boussole. C’est un lieu de solidarité où les bénévoles vendent des produits artisanaux. Bien souvent les mêmes que ceux proposés à La Chaouée, ainsi que d’autres, venu parfois de l’étranger, comme des décorations ou des bijoux. Le principe est de vendre les produits d’artisans dans le besoin pour récolter des fonds. Ils sont ensuite reversés à des associations dans le cadre de projets d’entraide. C’est dans la continuité de notre logique de soutien aux petits producteurs.