Dans le quartier de Pontiffroy à Metz, Inesse El-Idrissi est la coiffeuse et gérante du Salon Maison de beauté & bien-être. Dynamique, à l’écoute et créative, elle tient les ciseaux avec sa fille.
Pontiffroy cache un chemin de traverse en son sein : la rue de la Tour aux Rats. On trouve de tout dans ces petites boutiques. En s’y enfonçant on est attiré par un logo en forme de cygne, une décoration cosy et chaleureuse. Il s’agit du salon de coiffure, et plus, tenu par Inesse. Avec son sourire réconfortant, sa volubilité et son invitation à nous mettre à l’aise, elle conquiert rapidement quiconque pénètre les lieux. La mère de famille de 51 ans propose de discuter dans un contexte calme, sur deux fauteuils en cuir typiques de ce lieu. Comme à chaque fois qu’elle reçoit de la visite, elle propose un café, long ou court, autrement un thé. Après avoir allumé la machine à café, elle demande à sa fille de prendre une tasse pour servir la boisson. Comme sa mère, elle s’occupe de faire un shampoing, coiffer les clients, s’occuper des manucures, les encaisser, une vraie alter-égo d’Inesse.
Une volonté de (bien) fer
Son père ne voulant pas qu’elle fasse des études dans le monde capillaire, elle se tourna vers une licence de psychologie. Malgré la passion pour les neurosciences qu’elle y développe, elle s’en va au bout de deux années. Alors enceinte de ses jumelles, elle se lance dans un Certificat d’Aptitude Professionnelle (CAP) de coiffure. Seule trentenaire dans une classe d’adolescentes, elle ne se décourage pas et parvient à l’obtenir. Cette ténacité qu’elle a en son sein lui est fort utile quand elle passe son Brevet Professionnel puis son CAP Esthétique avec brio. Ces deux diplômes lui permettent d’ouvrir son propre salon et d’y inclure une dimension de « bien-être ». « Je ne voulais dépendre de personne ou du diplôme de personne », s’exclame-t-elle en repensant à tout ce labeur. Son aventure a commencé il y a 10 ans en rachetant le salon dans lequel elle travaillait. En 2019, elle prend la décision de déménager pour son actuel boutique : plus sobre, fruit de son travail, personnalisé, en bref à son image.
L’altruisme comme maître mot
« J’ai enfin trouvé un salon qui sait vraiment traiter les cheveux bouclés autant au niveau de la coupe que des mèches/colorations », écrit Nad O sur Google tout en notant la coiffeuse. Ce type de remarques pullule et prouve une fois de plus qu’Inesse est une vraie touche-à-tout. À contre-courant de ce qui est enseigné en école de coiffure, elle donne une âme aux cheveux frisés sans pour autant les lisser. Toutefois, elle n’est pas en reste si vous lui demandez un défrisage. Elle peut se vanter d’être une des seules personnes de la région à pratiquer le lissage japonais, un processus raidissant la coupe de façon quasi-permanente. La résultante de tout ceci est que ses clients sont d’une diversité assez rare pour le préciser : « de zéro à 110 ans », dit-elle en riant. Pour l’anecdote, elle raconte qu’une de ses clientes qui habitait à New-York « ne se faisait jamais coiffer aux Etats-Unis, elle attendait de revenir au pays pour me voir ». Des actes de bonté qu’elle trouve « très glorifiant ».
« Je me vois ici et ailleurs. »
Sportive à ses heures perdues et soucieuse de sa santé mentale comme physique, elle veut à l’avenir ériger un temple de la méditation, du massage et du bien-être dans son spacieux sous-sol. Un hammam serait la cerise sur le gâteau d’Inesse. Comme à son habitude, elle ne va pas se tourner vers un masseur pour ces prestations, si c’est possible de s’y former elle le fait. La gérante a d’ailleurs suivi récemment un stage de madérothérapie, une technique venue d’Orient et d’Afrique où l’on masse le corps pour le drainer et le faire récupérer rapidement. Pour le futur, elle se voit « ici et ailleurs » d’un point de vue professionnel et personnel. « Ici » car ses clients connaissent bien sa fameuse adresse et « ailleurs » pour signifier en dehors de son domaine de départ tout en gardant un pied dedans. Même si elle a déjà accueilli des élus ou encore deux candidats des Princes de l’Amour, elle pourrait prendre la grosse tête mais pour Inesse : « mes vraies célébrités, ce sont mes clients ».
Simon IUNG