Deux jours seulement après le lancement de l’exposition « ¡ Villa Villa ! », la Collection Lambert d’Avignon fermait ses portes pour cause de confinement. Ne pouvant plus accueillir du public, les équipes de cette galerie d’art ont dû s’adapter. Le quotidien des médiateurs se partage entre télétravail et conception d’expositions virtuelles.
Après l’annonce du confinement par le président de la République mercredi dernier, la Collection Lambert d’Avignon ne peut plus accueillir du public. « Confinés à nouveau mais toujours à vos côtés, une nouvelle occasion de nous rapprocher. » Voici la première phrase que l’on retrouve sur le site du musée depuis quelques jours. Ce reconfinement oblige le personnel à trouver d’autres formes de médiation culturelle. Les visiteurs n’ont eu que deux jours pour découvrir physiquement la dernière exposition : « ¡ Villa Villa ! ». Pour les autres, il faut trouver un moyen de garder le lien. Jeanne, service civique en médiation, continue son travail depuis chez elle : « Mon quotidien, d’ordinaire, c’est de faire des visites avec des lycéens ou des groupes d’adultes, jusqu’à nouvel ordre ce n’est plus possible ».
Une plus grande préparation qu’au premier confinement.
À Avignon comme dans tous les centres d’art contemporain de France, cette fermeture pour cause de Covid-19 est la deuxième de l’année. Les équipes sont mieux préparées. « Comme on a déjà eu un confinement, dès notre première réunion on savait parfaitement ce qu’on allait faire pour continuer nos missions. Personnellement, je dois construire la visite d’une future exposition, comme en temps normal, en prévision de la réouverture » explique Jeanne. « J’ai une collègue, qui, elle, fera les audio pour que les personnes puissent écouter depuis chez eux » poursuit-elle. Au moment de la réouverture, les visiteurs pourront accéder à ces formats audio grâce à des QR codes. Le musée a aussi décidé de préparer des visites intégralement virtuelles, en utilisant les moyens numériques à sa disposition, les réseaux sociaux comme Facebook, Instagram, et le site internet.
Garder le lien.
L’objectif est de garder un lien malgré la distance. Habitué à recevoir lycéens, collégiens et écoliers, la Collection Lambert souhaite rester en contact avec les établissements scolaires. « On établit des dossiers pédagogiques, en lien avec les programmes, pour que les professeurs reviennent avec leurs classes après le confinement » précise Jeanne. Le rôle de la communication est primordial en cette période. Les réseaux sociaux seront sans doute alimentés tous les jours, bien plus qu’à l’ordinaire donc. Malgré tous ces bouleversements, les musées de provinces, contrairement aux grands établissements parisiens, n’ont subi qu’une baisse de 15% de fréquentation cet été. Le gouvernement français a par ailleurs promis une enveloppe de 334 millions d’euros pour soutenir l’activité des musées en difficulté. Ce secteur culturel attend cependant avec impatience la seconde « réouverture ».
Benjamin CORNUEZ